Plus de 70 % d’opinions favorables : la taxe européenne sur les transactions financières plébiscitée par les Français

Communiqué de presse AIDES, Les Amis de la Terre, Coalition Plus, la Fondation Nicolas Hulot, ONE, OXFAM France, le Réseau Action Climat

Un collectif d’associations révèle l’adhésion massive de citoyens français interrogés sur la taxe européenne sur les transactions financières (TTF) : 73 % d’entre eux sont favorables à l’adoption rapide d’une telle taxe tandis que 86 % estiment que le secteur financier doit porter les coûts de la crise financière.

Ces chiffres sont issus d’un sondage commandé par Oxfam et réalisé par Research Now auprès d’un panel de citoyens en Europe. Ils sont publiés alors que 10 pays européens dont la France, se réunissent à Luxembourg ce lundi 10 octobre afin de tenter de parvenir à un accord sur la taxe européenne sur les transactions financières (TTF) [1] et que la France a une nouvelle fois l’occasion d’améliorer la TTF française dans le cadre du vote du projet de loi de finances 2017.

Les résultats de ce sondage montrent que si les négociations européennes sur la taxe sur les transactions financières ne cessent de connaître des avancées comme des reculades, les citoyens, eux, restent convaincus que les responsables politiques européens doivent aboutir au plus vite à un accord.

Ainsi, sur 1 030 personnes interrogées en France, constituant un panel de 51 % de femmes et de 49 % d’hommes, âgés de 18 à plus de 75 ans [2] :

– 86 %pensent que le secteur financier doit partager les coûts de la crise financière ;

– 71 %considèrent que la spéculation financière doit être limitée par le biais d’une taxe sur les transactions financières ;

– 73 %considèrent que les 10 pays européens dont l’Allemagne et la France doivent contribuer à la réussite rapide d’accord sur la TTF ;

– 71 %estiment que les revenus générés par la TTF doivent être dédiés à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

C’est un message clair envoyé au président de la République François Hollande qui, après 4 ans de négociations et quelques mois avant la fin de son mandat, doit aller plus vite et plus loin sur la taxe sur les transactions financières, tant en France qu’en Europe.

Alexandre Naulot, porte-parole d’Oxfam France commente : « Les résultats de cette étude confirment ce que plus d’un million de soutiens européens et 10 000 organisations [3] ont exprimé ces dernières années : ils veulent la TTF maintenant et ils attendent aujourd’hui que leurs responsables politiques, y compris le président François Hollande, concluent un accord après une attente interminable. La TTF est un outil de régulation économique, de justice fiscale et de solidarité internationale extrêmement populaire, sauf auprès des banques… A quelques mois de la fin de son mandat, François Hollande doit enfin montrer qu’il privilégie l’intérêt général au dépens de celui du lobby bancaire ».

Coalition PLUS et son membre français AIDES déclarent : « Les Français ont tranché : la TTF est un outil indispensable pour la solidarité internationale. Elle permettra notamment de lutter contre le changement climatique ou encore de soigner des centaines de milliers de malades du sida pour enfin mettre fin à l’épidémie dans les 15 années à venir, selon les estimations des Nations Unies. Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent prendre en compte cette volonté de la part des citoyens français, respecter leur demande et affecter la plus grande partie des recettes de la TTF à la solidarité internationale ».

Selon la Commission européenne, le compromis actuellement discuté par les 10 ministres des finances pourrait instaurer une taxe rapportant 22 milliards d’euros chaque année [4]. Ces recettes permettraient de financer les objectifs de développement durable, la lutte contre le changement climatique et la santé mondiale comme les grandes pandémies.

Les ONG appellent par ailleurs les parlementaires français, via le projet de loi de finance, à élargir dès cet automne l’assiette de la TTF française aux transactions intra-journalières [5]. Selon Friederike Röder, directrice France de ONE : « Elargir la TTF française en taxant les transactions intra-journalières permettra d’augmenter de manière significative ses recettes au profit de la solidarité internationale et renforcera la crédibilité de la France sur ce dossier vis-à-vis de ses partenaires européens. »

Contact

OXFAM France : Caroline Prak 06 31 25 94 74 cprak@oxfamfrance.org

COALITION PLUS :Camille Sarret +33 7 81 73 34 77 csarret@coalitionplus.org

ONE : Annabel Hervieu 06 31 22 89 68 annabel.hervieu@one.org

Notes aux rédactions

[1] Ce lundi 10 octobre, les ministres des Finances d’Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France,  Grèce, Italie, Slovaquie, Slovénie, se rencontrent à Luxembourg avec l’objectif de résoudre les questions entravant la réalisation d’un accord sur la TTF.

[2] Les résultats de l’étude menée par Research Now sont disponibles sur demande.

[3] Taxe sur les transactions financières : pour 10 000 organisations européennes, le moment est venu https://www.oxfamfrance.org/communique-presse/taxe-sur-transactions-financieres/taxe-sur-transactions-financieres-pour-10-000

[4] Nouvelles estimations de la Commission européenne : la future TTF européenne rapporterait 22 milliards d’euros par an : https://www.oxfamfrance.org/communique-presse/taxe-sur-transactions-financieres/nouvelles-estimations-commission-europeenne

[5] Les transactions intra-journalières sont des transactions initiées et dénouées au seul d’une seule et même journée. A ce jour, elles ne sont toujours pas taxées en France. Pourtant, elles comprennent les transactions à haute fréquence qui consiste à transmettre automatiquement et à très grande vitesse des ordres sur les marchés financiers, sans intervention humaine, à l'aide de programmes informatiques complexes. En plus d’être très spéculatives et nocives pour l’économie réelle, représentent, selon l’Autorité européenne des marchés financiers, entre 21 et 45 % des volumes des transactions sur actions sur la Bourse de Paris.

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