D’après la publication du nouveau rapport des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, ce sont trois milliards de femmes, hommes et enfants – soit plus d’un tiers de l’humanité – qui n’ont pas les moyens aujourd’hui d’accéder à une alimentation saine et de qualité. Et des millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim. Depuis 2014, elles seraient 60 millions de plus à être dans ce cas.

Pour Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Sécurité Alimentaire et Agriculture à Oxfam France, l’alerte est claire :

Les chiffres du rapport des Nations Unies sont alarmants et soulignent les défaillances profondes de notre système alimentaire. Des milliards de personnes paient le prix de l’échec des politiques menées depuis des décennies, et le COVID-19 est la goutte qui fait déborder le vase et précipite cette augmentation de la faim dans le monde.   

Les gouvernements ont échoué à combattre la crise climatique, à garantir un salaire décent à tou.te.s les travailleurs.euses, et à transformer notre modèle d’agriculture industriel qui fait la part belle aux grosses entreprises, en un système alimentaire résilient qui tienne compte des conditions de vie des paysan.ne.s et permette de tou.te.s nous nourrir.

Il y a urgence à agir. Les gouvernements doivent arrêter de prioriser les profits des grosses entreprises agroalimentaires au détriment des paysan.ne.s et travailleurs.euses.

Ils doivent aussi financer en totalité l’appel humanitaire des Nations Unies face à la crise de la COVID-19 et annuler la dette des pays les plus pauvres pour leur permettre de dégager les fonds nécessaires à la diminution de la faim liée à la pandémie.

Afin d’en finir avec cette crise alimentaire, il faut opérer une transition vers des systèmes alimentaires plus justes, plus résilients et plus durables qui permettront de nourrir l’humanité. Cela passe par le soutien à des approches agroécologiques. Les gouvernements doivent soutenir et donner le mandat au Comité International pour la Sécurité Alimentaire des Nations Unies, seule plateforme de gouvernance légitime qui pourra coordonner une réponse globale à la crise.

Contact :

Hélène Botreau, chargée de plaidoyer sécurité alimentaire et agriculture, Oxfam France : hbotreau@oxfamfrance.org, 06 85 26 01 08

Notes aux rédactions

  • Le Rapport 2020 des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde sera publié aujourd’hui à 16h GMT+2
  • Le rapport d’Oxfam “Le Virus de la Faim” publié la semaine dernière, révèle que d’ici la fin de l’année 12 000 personnes pourraient décéder chaque jour de la faim liée aux conséquences socio-économiques de la COVID-19.
  • Seulement 9% des fonds requis par les Nations Unies pour la crise alimentaire ont été engagés.
  • Les 10 plus grosses industries agroalimentaires au monde ont versé plus de 18 milliards de dollars à leurs actionnaires depuis le début de 2020 : c’est 10 fois le montant demandé par les Nations Unies pour financer une aide alimentaire d’urgence.
  • Annuler la dette des pays les plus pauvres leur permettrait de libérer 1 000 milliards de dollars pour financer des plans de sauvetage économique pour les petites entreprises, ainsi que des mesures de protection sociale comme le versement de subventions en espèces pour aider les populations à survivre.