Rapport mondial sur les inégalités : les gouvernements doivent agir

Un collectif de cent chercheurs de la World Wealth and Income Database – coordonné par les économistes Thomas Piketty, Lucas Chancel, Emmanuel Saez, Gabriel Zucman et Facundo Alvaredo, publie aujourd’hui un rapport inédit sur l’évolution des inégalités dans le monde sur une période allant de 1980 à 2016, et dans plus de 70 pays.

Le constat révélé est saisissant : les 1 % les plus riches ont capté 27% de la croissance depuis les années 1980 contre 12% pour les 50% les plus pauvres, soit deux fois plus.

Pour Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam : « Ces chiffres vertigineux montrent l’ampleur du problème et confirment les analyses d’Oxfam sur les dangers de l’accaparement des richesses par une minorité de la population au détriment des 99% [1].

« Comme le prouve la diversité de résultats entre les pays, les inégalités ne sont pas une fatalité mais le fruit de choix politiques. Les Etats peuvent agir en adoptant des politiques publiques plus justes et redistributrices. Cela passe par une fiscalité progressive, la lutte contre l’évasion fiscale, un partage plus équitable des fruits de la croissance entre le capital et le travail et le financement de services publics de qualité. »

A un mois de la publication de son rapport annuel sur les inégalités à l’occasion du Sommet de Davos [2], Oxfam reste pleinement mobilisée pour demander au gouvernement des mesures ambitieuses de lutte contre la pauvreté et les inégalités, en France et dans le monde, à travers la justice fiscale et la régulation des multinationales. L’évasion fiscale des entreprises prive les pays pauvres de ressources représentant au minimum 100 milliards de dollars par an [3].

Contact

Contact presse : Pauline Leclère 07 69 17 49 63 pleclere@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

[1] Le rapport d’Oxfam publié en janvier 2017 « Une économie au service des 99 % »révèlait que huit personnes détiennent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

[2] Le rapport d’Oxfam sera publié le 22 janvier 2018, à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial de Davos.

[3] Les Nations unies considèrent que l’évasion fiscale des entreprises coûte au minimum 100 milliards de dollars par an aux pays en développement, soit 8,3 milliards de dollars par mois et 33,3 milliards de dollars tous les quatre mois. http://unctad.org/en/PublicationChapters/wir2015ch0_KeyMessage_en.pdf