« Combien d’hôpitaux publics non-financés à cause de l’évasion fiscale ? »

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a publié aujourd’hui une nouvelle enquête – d’une ampleur sans précédent – qui révèle comment les riches particuliers utilisent les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt.

 

Quentin Parrinello, responsable du plaidoyer sur la justice fiscale chez Oxfam France, a déclaré :

« Cette nouvelle enquête démontre une fois de plus comment les plus riches et les multinationales continuent d’avoir recours de manière industrielle aux paradis fiscaux pour éviter de payer leur juste part d’impôts voire pour blanchir leur argent. Le temps des mots sans lendemain est fini, il faut maintenant des mesures fortes pour lutter vraiment contre l’évasion fiscale et faire disparaître les paradis fiscaux ».

« C’est encore une fois grâce au courage des lanceurs d’alerte et le travail formidable de journalistes que nous pouvons mettre en lumière le caractère systémique de l’évasion fiscale des plus riches et des multinationales. Bravo et merci à eux ».

« Si nos services publics sont aujourd’hui sous financés, c’est aussi à cause de l’évasion fiscale pratiquée par les plus riches et les grandes entreprises. À l’avenir, lorsque les responsables politiques et les multinationales prétendront que c’est par manque de moyens qu’ils ne peuvent aider les pays vulnérables à s’adapter aux conséquences du changement climatique, investir dans l’innovation pour réduire nos émissions de CO2 ou créer davantage d’emplois décents et mieux rémunérés, ils ne pourront faire semblant d’ignorer où est l’argent ! »

Les paradis fiscaux coûtent aux gouvernements du monde entier 427 milliards de dollars chaque année. Les pays à faibles revenus sont proportionnellement les plus durement touchés. Les entreprises et les particuliers les plus riches qui utilisent les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt nuisent à ceux qui paient leur juste part. Pire, les paradis fiscaux favorisent également l’essor de la criminalité et de la corruption.

Quentin Parrinello poursuit : « Les promesses des gouvernements de mettre fin aux paradis fiscaux sont encore loin d’être réalisées. Les paradis fiscaux participent gravement au creusement des inégalités mondiales, alors que la planète connait la plus forte augmentation de l’extrême pauvreté depuis des décennies. Nous ne pouvons l’accepter ! ».

Oxfam appelle les gouvernements à mettre fin aux paradis fiscaux :

  1. En lançant une réforme internationale pour taxer réellement les grandes fortunes (les « High Net Worth Individuals, ou HNWI).
  2. En mettant fin au secret fiscal sur les personnes physiques, les sociétés offshores et les multinationales. Il faut mettre en place un registre public centralisé et en open data sur les véritables propriétaires des comptes bancaires, des trusts, des sociétés écrans et des actifs.
  3. En améliorant l’échange de renseignements en matière fiscale pour permettre aux autorités fiscales d’accéder aux informations dont elles ont besoin pour traquer les flux d’argent offshore.
  4. En convenant d’une liste noire mondiale des paradis fiscaux et en prenant des contre-mesures, y compris des sanctions, pour limiter leur utilisation.

Contact presse

Pauline Leclère 07 69 17 49 63 pleclere@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

Pour en savoir plus sur les analyses d’Oxfam sur les paradis fiscaux et sur la réforme fiscale internationale : www.oxfamfrance.org/inegalites-et-justice-fiscale/paradis-fiscal-quelle-definition-et-quels-pays/