Réaction d’Oxfam au rapport de la CCNUCC

Alors que la première semaine de la COP20 touche à sa fin, la CCNUCC sort un rapport sur les financements de la lutte contre le changement climatique, selon lequel, sur les 340 à 650 milliards de dollars de financements climat estimés, seuls 40 à 175 milliards iraient chaque année aux pays en développement.

Romain Benicchio [1] réagit au rapport de la CCNUCC [2] :

« Le rapport de la CCNUCC sur le financement climatique clarifie un point important : seule une faible proportion des montants destinés à  la lutte contre le changement climatique circule des pays développés vers les pays en développement. La vérité c’est que personne ne sait exactement à combien s’élève le montant des financements climat et quel pourcentage exact va réellement aux pays pauvres, parce qu’il n’existe pas de règles mondiales à ce sujet. Ce que nous savons, c’est que les flux actuels de financement sont insuffisants pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 ° C et que les négociateurs présents à Lima doivent impérativement mettre en place une feuille de route pour que les pays développées atteignent leur promesse des 100 milliards d'ici 2020. Le fait que le Japon ait financé une centrale charbon en Indonésie par le biais de ses financements climat montre que les pays développés sont encore loin du compte ».

« Jusqu’à aujourd’hui, peu de pays en développement ont participé au financement de l’aide aux populations  les plus vulnérables, aide leur permettant de s’adapter au changement climatique et de stimuler leurs économies grâce à une croissance sobre en carbone. Dans son rapport, Oxfam montre que résoudre la question du financement de la lutte contre le changement climatique permettrait aux pays pauvres de connaitre un développement « propre » spectaculaire. L’Éthiopie pourrait aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté tout en évitant de générer des émissions de gaz à effet de serre équivalant à ce que 65 centrales charbon produiraient. Le Pérou pourrait augmenter son PIB de près de 1 %, tout en réduisant de moitié ses émissions. Quant à l’Indonésie, elle aurait les moyens de tenir son engagement de réduire de 41 % ses émissions en quinze ans. Il ne tient qu’aux négociateurs à Lima et l'année prochaine à Paris de sceller un accord qui permettra de mobiliser effectivement les financements nécessaires pour faire de ces projets une réalité ».

Contact

Sarah Roussel : +33 (0)1 77 35 76 10 / +33 (0)6 51 15 54 38 / sroussel@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

[1] Romain Benicchio, présent à Lima jusqu’au 15 décembre, est disponible pour des demandes d’interviews ou tous besoins d’informations

[2] La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Le rapport, disponible en anglais : http://newsroom.unfccc.int/unfccc-newsroom/finance-for-climate-action-flowing-globally/