En réponse au rapport intermédiaire encourageant de Pfizer et BioNTech sur l’efficacité de leur vaccin COVID-19, Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam France a fait la déclaration suivante :

« Les résultats encourageants de Pfizer et de BioNTech nous donnent l’espoir de pouvoir sortir du cauchemar sanitaire dans lequel nous sommes, mais cela ne se produira que si le vaccin est disponible et abordable à tous et toutes. »

« Or, le prix estimé du vaccin de Pfizer est trop élevé et l’entreprise ne pourra pas en produire suffisamment. Le vaccin sera efficace à 0% pour les personnes qui n’ont pas les moyens d’y accéder ou de se le permettre. »

« Le prix aux États-Unis du vaccin de Pfizer est le plus élevé parmi les principaux vaccins candidats, certains analystes suggérant une marge bénéficiaire de 60 à 80%. Ni Pfizer, ni son partenaire allemand BioNTech, ne se sont engagés publiquement à partager les connaissances, technologie, propriété intellectuelle, données et savoir-faire sur le vaccin COVID-19 afin de stimuler l’offre, de réduire les prix et d’améliorer son accès équitable. »

« Pendant ce temps, les pays riches accumulent plus de la moitié des vaccins développés par les entreprises avec les cinq premiers vaccins candidats. Représentant seulement 13% de la population mondiale, un petit groupe de pays riches a déjà précommandé plus de 51% des futures doses de vaccins contre la COVID-19. Au rythme actuel, les 2/3 de la population mondiale n’auront pas accès au vaccin avant au moins 2022. »

« Pour protéger tout le monde, quelle que soit sa richesse ou sa nationalité, Pfizer et BioNTech doivent s’engager à partager ouvertement leur technologie vaccinale afin de permettre de fabriquer maintenant des milliards de doses au prix le plus bas possible. »

« Dans une pandémie de cette ampleur, nous devons emprunter une nouvelle voie – un vaccin populaire qui donne la priorité à la santé publique par rapport aux profits privés. Personne ne devrait avoir accès à un vaccin qui sauve des vies uniquement s’il vit dans le bon pays ou s’il dispose de suffisamment d’argent. Les gouvernements et les entreprises doivent travailler ensemble pour faire de tous les traitements et vaccins contre la COVID-19 des biens publics mondiaux. »

Notes aux rédactions

  • Alors que Pfizer ne dépend pas du financement gouvernemental pour la recherche et le développement de son vaccin COVID-19, son partenaire BioNTech – le propriétaire de la propriété intellectuelle du BNT-162 – a reçu une subvention de 439 millions de dollars (375 millions d’euros) du ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche pour soutenir la mise à l’échelle du processus de fabrication et de développement.
  • Pfizer et BioNTech ne se sont pas encore engagés à divulguer les termes et conditions concernant les contrats de développement ou d’achat passés avec des entités publiques, ni à faire preuve de transparence sur le coût réel de la R&D et de la fabrication de son vaccin candidat.
  • Aux États-Unis, Pfizer et BioNTech ont fixé le prix du vaccin à 19,50 dollars par dose, ou environ 40 $ pour un traitement à deux doses.
  • Si les accords avec les pays riches se concrétisaient, seuls 23 millions de doses (2% de l’offre totale) seraient actuellement disponibles pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Parallèlement, 36% (470 millions de doses) de la capacité de 1,3 milliard de doses de Pfizer / BioNTech seraient garantis pour les pays riches.
  • Le PDG de Pfizer a encaissé près de 18 millions de dollars l’année dernière, tandis que les actionnaires ont reçu plus de quatre milliards de dollars de dividendes au cours des deux premiers trimestres. Depuis janvier, la société a dépensé plus de 6 millions de dollars pour faire du lobbying auprès du gouvernement fédéral américain.