Réaction d’Oxfam France à la conférence de presse de Nicolas Sarkozy

Lundi 24 janvier 2011, le Président de la république présentait ses vœux à la presse et au corps diplomatique.

Sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières : montrer l’exemple avec des mesures concrètes

Oxfam France salue l’engagement renouvelé du Président de la République en faveur des financements innovants pour le développement et notamment des taxes sur les transactions financières. Mais depuis la précédente déclaration sur le sujet, à New York en septembre 2010 lors du sommet des Nations unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, le dossier avance peu.

L’association demande au gouvernement français de faire des propositions concrètes sur le sujet avant la première réunion des ministres des Finances du G20 en février.
Quelles transactions peuvent être taxées ? A quelle hauteur ? Par quels mécanismes ? Pour faire avancer le dossier, la France doit présenter différentes options afin que la discussion s’engage maintenant sur le terrain technique, c'est-à-dire le terrain du faisable et du possible. Surtout, la France doit garder l’ambition d’une taxe à la mesure des besoins de financement en matière de développement et de climat et éviter une taxe au rabais. Oxfam France rappelle qu’une taxe de 0,05% pourrait générer 400 milliards de dollars par an.

« Comme le Président français l’a lui-même reconnu, sur le dossier de la taxation des transactions financières et des financements innovants, la crédibilité de la France dépendra largement de sa capacité à montrer l’exemple en agissant elle-même : le gouvernement français peut agir dès maintenant. Il peut le faire, pour commencer, en mettant en place une taxe sur les transactions financières au niveau national« , souligne Luc Lamprière, directeur d’Oxfam France.

Sur la volatilité des prix agricoles : augmenter la production alimentaire, oui, mais là où sont les besoins

La présidence de la France du G8 et du G20 risque d’être marquée par un nouvel épisode de crise alimentaire mondiale. Les prix internationaux du blé, du maïs et d’autres produits alimentaires augmentent depuis six mois, alors que les stocks sont en baisse. Si le prix du riz flambe à son tour, ce sont des millions de personnes qui seront touchées dans les pays du Sud, malgré de bonnes récoltes céréalières dans plusieurs pays africains.

Oxfam France soutient l’initiative de la France au G20 pour lutter contre la volatilité des prix des produits alimentaires et relancer la production agricole mondiale et appelle les pays membres du G20 à prendre au plus vite des mesures ambitieuses pour stabiliser les prix internationaux.

« Mais pour répondre aux besoins des populations des pays du Sud qui souffrent de la faim, il est essentiel de s’attaquer à ses causes profondes et relancer la production vivrière dans les pays du Sud. Les crises alimentaires successives ont largement souligné l’échec du modèle exportateur où l’Europe et les Etats Unis cherchent à nourrir la planète sans tenir compte de ces réalités dans les pays pauvres » ajoute Jean-Denis Crola, d’Oxfam France.

Oxfam France rappelle que
les promesses financières (22 milliards de dollars) faites en 2009 par les pays du G8 au sommet l’Aquila pour investir dans l’agriculture des pays du Sud n’ont jusqu’ici pas été tenues. L’an dernier encore, les pays riches n’ont pas répondu efficacement à la crise alimentaire qui a touché 10 millions de personnes dans le Sahel.

les objectifs de consommation d’agrocarburants fixés par l’Europe et les Etats-Unis contribuent fortement aux déséquilibres des marchés internationaux, détournant toujours plus de céréales et d’oléagineux pour la production énergétique.

de nombreux investisseurs privés français, européens ou américains participent à l’accaparement des terres dans les pays du Sud, mettant en danger des millions de paysans, qui sont pourtant les premières victimes de la faim.

En savoir plus

ire le programme d'Oxfam France sur les financements innovant
'accaparement des terres en 10 question
écouvrir notre campagne « Privés de terre, privés d'aveni

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