Réaction d’Oxfam France à la déclaration d’Alain Joyandet : bingo pour la coopération française !

Dans une interview pour le JDD.fr datée du 5 août 2009, Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération, évoque ses idées en matière de financements innovants pour le développement en Afrique. Pour Oxfam France, si toutes les idées sont bonnes à prendre pour développer les financements innovants, certains principes clairs doivent être respectés.

Les financements innovants ont été rendus nécessaires face à un constat simple : l’augmentation attendue de l’aide publique au développement sera de toute manière insuffisante pour répondre aux besoins de la solidarité internationale, notamment pour répondre aux multiples crises (climatique, énergétique, économique…) qui compromettent les efforts de développement dans les pays du Sud.

Ces financements innovants devaient donc être « additionnels » à l’aide publique au développement. Il s’agissait donc d’une part que les pays riches tiennent leurs promesses et consacrent au plus vite 0,7% de leur richesse nationale à l’aide publique au développement. Et d’autre part, de mettre en place des financements additionnels pour combler l’insuffisance de la coopération internationale.

La France s’est engagée à respecter ces principes, mais a fait volte-face au mois de juillet en comptabilisant la taxe sur les billets d’avion dans son aide publique au développement. « Le gouvernement français a assuré pendant des années que les fonds levés pour UNITAID, via la taxe sur les billets d’avion, seraient additionnels à l’aide publique au développement. Cette taxe avait bien été – jusqu’à récemment – comptabilisée dans un compte à part dans le budget. Cependant, discrètement, la France vient de décider d’intégrer les fonds UNITAID dans le calcul de son APD. Plus 144 millions d’Euros en 2008 : bingo pour la coopération française ! Sans effort budgétaire, la France augmente son aide au développement. » affirme Sébastien Fourmy, d’Oxfam France..

« Les financements innovants ne doivent en aucun cas être le moyen de combler le retard pris en matière d’aide publique au développement. La coopération française ne doit pas être aussi imprévisible qu’une loterie. Une aide efficace exige avant tout des fonds pérennes et prévisibles, à l’opposé de ce que la coopération française bilatérale propose aujourd’hui. Les financements innovants doivent servir avant tout l’effort de solidarité internationale, de manière additionnelle, pas les carences de l’aide française. M. Joyandet doit donner des précisions sur ce point . » conclut Sébastien Fourmy.

Oxfam France apporte à nouveau son soutien à la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et demande au gouvernement français de la défendre publiquement lors des réunions internationales, notamment lors du prochain G20.

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