Réaction d’Oxfam France à la déclaration du gouvernement sur les négociations AREVA – Niger

Noel Mamère, député de Gironde, a interpellé aujourd’hui en séance à l’Assemblée nationale le gouvernement au sujet des négociations des conventions minières d’AREVA au Niger. En réponse le ministre Pascal Canfin a annoncé une date limite des négociations fixée à fin février.

A quelques jours du débat à l’Assemblée nationale sur la première Loi d’orientation sur le développement et la solidarité internationale, il a également souligné la nécessité de trouver un accord qui soit « compatible avec le développement du Niger » et considéré que les demandes du gouvernement nigérien étaient « légitimes ».

Pour Anne-Sophie Simpere d’Oxfam France :

« Le ROTAB et Oxfam se mobilisent depuis des mois pour demander que les négociations soient transparentes et qu’AREVA respecte la loi minière nigérienne de 2006 qui mettrait fin au régime fiscal avantageux de la multinationale française dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Dans ce bras de fer entre le Niger et AREVA, le gouvernement français, pourtant actionnaire à plus de 80% de la multinationale, était jusque là resté particulièrement discret. La réponse du ministre du développement, Pascal Canfin, laisse penser que le gouvernement suit enfin le dossier de près, et pourrait prendre ses responsabilités d'actionnaire majoritaire d’AREVA ».

Avec la fin des négociations annoncée pour la fin du mois de février, Oxfam France et le ROTAB soulignent que le nouveau contrat ne doit pas être simplement compatible avec le développement du Niger, il doit avant tout respecter la loi minière en vigueur qui lui permettrait de tirer davantage de revenus de son uranium.

Le cas du Niger est un précédent crucial : pendant des décennies, les Etats africains ont concédé des régimes fiscaux extraordinaires et des contrats avantageux aux multinationales exploitant leurs ressources naturelles. Le gouvernement français, en tant qu’actionnaire d’AREVA, ne doit plus fermer les yeux sur le refus de la multinationale de se soumettre à la loi nigérienne.

« A quelques jours du débat à l’Assemblée nationale sur la première loi d’orientation sur le développement et la solidarité internationale, le gouvernement acterait ainsi le principe de cohérence de ses politiques extérieures et sa volonté affichée de permettre au pays en développent de mobiliser de manière transparente les revenus liés de l’exploitation de leurs ressources naturelles », ajoute Anne-Sophie Simpere.


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