Réaction d’Oxfam France à l’annonce par Nicolas Sarkozy d’une taxe sur les transactions financières

Lors de son allocution télévisuelle, hier, dimanche 29 janvier, le Président de la République Nicolas Sarkozy a indiqué que la taxe française sur les transactions financières verrait bientôt le jour, rapporterait « un milliard d'euros en année pleine » et affirmé qu''elle servirait à « résorber le déficit public ».

Pour Luc Lamprière, directeur d'Oxfam France :

« Ce qu'on craignait ces dernières semaines s'est malheureusement confirmé. La taxe que le président de la République a annoncée n'est pas la taxe sur les transactions financières qui fera la différence sur la pauvreté et les injustices globales : c'est une mesure purement symbolique, avec une mise en œuvre après les échéances électorales, une taxe au rabais, très en dessous des ambitions affichées. »

« La taxe, selon le président de la République ne rapporterait qu'un milliard d'euros par an : à Taiwan, une économie pourtant 7 fois inférieure à celle de la France, la taxation des transactions financières rapporte près de trois milliards d'euros par an. En Grande-Bretagne, la Stamp Duty rapporte elle en moyenne 4 milliards d'euros par an. »

« Le Président de la République, qui a reconnu 'les pressions' dont il était l'objet sur ce sujet, a enfin abattu ses cartes : la mesure qu'il envisage est purement symbolique. Elle vise à donner l'impression de répondre aux demandes de l'opinion mais répond en réalité aux attentes des lobbys financiers qui mènent bataille contre cette mesure. »

Volte-face sur l'affectation de la taxe :

« Revenant en arrière sur les nombreux discours qu'il a prononcés à ce sujet, de la tribune des Nations unies au sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, le président de la République a fait une volte-face totale sur la taxe en l'inscrivant non plus dans le cadre des grands enjeux globaux du développement, de la lutte contre la pauvreté et du changement climatique… mais la réduction du déficit. Un revirement total aussi sur ses déclarations au G20 selon lesquelles une partie à définir importante majoritaire, totale du produit (de la taxe) doit aller au développement« .

« Le choix est simple : soit Nicolas Sarkozy décide de corriger le tir en mettant sur la table une taxe sur les transactions financières digne de ce nom qui bénéficie au financement des enjeux globaux, soit la France aura manqué une occasion historique de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique. »

« Le Président de la République a annoncé ce soir vouloir que la France 'montre l'exemple' avec cette taxe. C'est possible, mais pour y parvenir, il faudra que le gouvernement dans son projet aille très au-delà de ce qu'a annoncé Nicolas Sarkozy et revienne sur l'étonnante volte face engagée par Nicolas Sarkozy sur l'utilisation des revenus de cette taxe. »

Contact presse

Magali Rubino – 06 30 46 66 04 / rubino@oxfamfrance.or

Aller plus loin

Oxfam France, avec Aides, membre de Coalition PLUS et Attac, a mené campagne tout au long de l'année 2011 pour la « Taxe Robin des Bois », une taxe sur les transactions financières à hauteur de 0,05% dont les revenus seraient dédiés au développement et au climat.
ww.taxerobindesbois.or

En amont du G20, [500 000 signatures->https://www.oxfamfrance.org/500-000-signatures-pour-la-Taxe,1219] de citoyens du monde entier réclamant une taxe sur les transactions financières pour financer le développement et la lutte contre le changement climatique ont ét remise à Nicolas Sarkozy.

 
||Communiqué envoyé dans le cadre d’une campagne lancée en septembre 2009 sur la lutte contre le changement climatique et réalisée avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de cette campagne relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.|

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