Réaction d’Oxfam France au déplacement de Michèle Alliot-Marie à Gaza

Selon le Ministère des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie se rendra du 19 au 23 janvier 2011, lors de son premier déplacement au Proche Orient en tant que chef de la diplomatie française, à Gaza où cette visite sera une première depuis plus de cinq ans.

Pour Oxfam France, une telle visite est bienvenue et peut constituer un signe fort en soulignant l'importance que la France accorde à la situation des civils de Gaza. Afin de répondre aux attentes d'un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants dont les droits sont bafoués, l'organisation souligne en particulier trois sujets qui devront être à l'agenda du Ministre :

– La levée du blocus

Le Ministre doit saisir ce moment symbolique pour rappeler que le blocus constitue une peine collective pour 1,5 million de Gazaouis et est illégal au regard du droit international. Les mesures « d'assouplissement » du blocus prises par Israël depuis plus de 6 mois restent largement insuffisante.

Madame Alliot-Marie doit exiger la levée immédiate et inconditionnelle du blocus de Gaza, sans porter préjudice aux préoccupations sécuritaires légitimes d'Israël
. En particulier, elle doit exiger la libre circulation des personnes, y compris le personnel humanitaire, de et vers Gaza, l'autorisation des exportations à partir de Gaza, la levée des restrictions aux importations de matériaux de construction et de carburant, ainsi que l'accès garanti aux zones agricoles et de pêche de Gaza, y compris dans la zone « tampon », et la protection des civils dans ces zones.

– L'obtention de garanties quant à l'utilisation des armes françaises conformément au droit international

Les livraisons d'armes françaises vers Israël ont augmenté de 97% en 2008 puis à nouveau de 63% en 2009 avec notamment une collaboration technologique portant sur les drones. Il a été rapporté que les drones israéliens ont été impliqués, directement et indirectement, dans les morts et les destructions causées par l'opération militaire israélienne « Plomb Durci ». Deux ans après celle-ci, Mme Alliot-Marie pourra constater de visu les dégâts causés à l'économie et à la société gazaouies, en partie causés par les drones israéliens.

« La semaine dernière encore, des civils ont été tués dans la « zone tampon » de Gaza. La France doit reconsidérer les risques d'utilisation des armes qu'elle vend à Israël à la lumière du Droit international humanitaire (DIH). Mme Alliot-Marie devra s'assurer qu'en l'absence de garantie claire et vérifiable sur l'utilisation des armes françaises dans des violations de ce droit, la France refusera de délivrer des licences d'exportation d'armes vers Israël » souligne Nicolas Vercken, d'Oxfam France.

– La réconciliation intra-palestinienne

Pour Oxfam France, les divisions factionnelles intra-palestiniennes continuent de peser lourdement sur les services essentiels et la distribution d'aide aux résidents de Gaza. La France devrait encourager ou, à tout le moins, ne pas faire obstacle à la réconciliation intra-palestinienne. Cette dernière sera un élément essentiel de la reconstruction des liens sociaux et économiques dans un Territoire palestinien occupé fragmenté, et une condition incontournable pour trouver le chemin d'une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien.

A son retour de Gaza, Oxfam France espère que le Ministre d'Etat pourra rendre compte à l'opinion publique et aux parlementaires français de ce qu'elle aura vu, et pourra également encourager ses homologues européens à se rendre eux aussi sur place.

Note aux rédactions

Oxfam a publié avec d'autres ONG européennes en décembre dernier une note intitulée Des espoirs réduits à néant montrant que les mesures d'assouplissement du blocus demeuraient insuffisantes.

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