Mais la politique est également faite de marqueurs réels notamment de moyens budgétaires qui viennent traduire une véritable volonté politique.
A Dakar, le Président de la République a rappelé l'urgence des situations au Sahel et la priorité donnée par la France à l'Afrique subsaharienne, il a aussi affirmé « vous attendez de la France non seulement des mots, des principes, qu'elle pose des actes« .
A ce sujet, Oxfam France rappelle qu'à Paris, avant le départ du président pour l'Afrique, le gouvernement français avait présenté un budget pour 2013 qui était marqué par :
– une baisse de la mission Aide Publique au développement (APD) de 200 millions d'euros ;
– une baisse de 3,5% des subventions bilatérales – déjà très faibles – aux 17 pays prioritaires de l'aide au développement française, pays situés pour certains dans la région sahélienne, tels le Mali, le Niger, la Mauritanie;
– une affectation au développement de 3,7% des revenus de la taxe sur les transactions financières en 2013, soit en contradiction avec son discours qui continue de parler de 10% et, plus encore avec ses engagements antérieurs qui parlaient d'en affecter une « grande partie« .
Ce budget ne permettra pas à l'Afrique « d'assurer sa sécurité alimentaire« . Pour lutter contre les crises alimentaires récurrentes et permettre effectivement à l'Afrique de se nourrir par elle-même, la France doit aller plus loin et s'engager à soutenir dans la durée l'agriculture africaine, et en particulier les agricultures paysannes, seules à même d'assurer le droit à l'alimentation des 234 millions de personnes qui souffrent encore de la faim en Afrique sub-saharienne aujourd'hui.
Oxfam France souligne également que le montant de 130 millions d'euros d' « aide budgétaire » au Sénégal annoncé par le Président se révèle être en réalité… un prêt…
Contact presse : Magali Rubino – 06 30 46 66 04
Contact
Photo J-M Ayrault / Flickr
Licence CC BY 2.0