« Les informations selon lesquelles le groupe pharmaceutique français Sanofi donnerait priorité au marché américain pour la fourniture de vaccin contre le COVID-19 si ce groupe le découvrait sont tout simplement scandaleuses. Cela démontre qu’il est urgent de fixer des règles du jeu mondiales sur ces futurs traitements, des règles qui garantiront que les tests et les traitements ne seront pas brevetés et qu’ils seront distribués de façon juste dans l’ensemble des pays et des populations » s’alerte Oxfam France.

« Les motivations financières et la recherche de profits par les géants de l’industrie pharmaceutique ne doivent pas empêcher ou retarder l’accès à toutes et tous à un vaccin. Cela serait indécent ! Les enjeux sont complètement disproportionnés : nous avons calculé que le prix de la vaccination de la moitié la plus pauvre de l’humanité (3,7 milliards de personnes) contre le coronavirus pourrait être inférieur aux profits engrangés par les dix plus grandes compagnies pharmaceutiques en quatre mois. »

« Emmanuel Macron, qui a déclaré que le futur vaccin devrait être un « bien public mondial », doit peser dans les négociations internationales actuelles pour un accord international en faveur de la mise en commun des brevets issus de la recherche. L’Assemblée mondiale de la santé se réunira justement lundi prochain pour en débattre. »

« Les justifications du groupe français Sanofi sont irrecevables car l’entreprises bénéficie de nombreux avantages fiscaux du gouvernement français : ainsi, Sanofi bénéficiait de 150 millions d’euros au titre du Crédit impôt recherche en 2018, ce qui sur 10 ans représente un manque à gagner de 1,5 milliard d’euros pour l’État !”.

 

Notes aux rédactions: 

Aujourd’hui, plus de 130 personnalités mondiales ont appelé à garantir un accès gratuit et universel au futur vaccin contre le coronavirus : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/14/s-unir-pour-un-vaccin-contre-le-covid-19-accessible-a-tous_6039591_3232.html

Aujourd’hui Oxfam lance une campagne en faveur d’un accès universel au futur vaccin contre le coronavirus partout dans le monde. Lien vers communiqué de presse : https://www.oxfamfrance.org/communiques-de-presse/vacciner-la-moitie-la-plus-pauvre-de-lhumanite-contre-le-coronavirus-pourrait-couter-moins-que-quatre-mois-de-benefices-des-grandes-compagnies/

Lien vers la pétition: https://www.oxfamfrance.org/petition-vaccin-gratuit-coronavirus/

Les demandes d’Oxfam pour un vaccin pour tous:

  1. Partage obligatoire de la totalité des connaissances, des données et de la propriété intellectuelle en relation avec le Covid-19, et engagement à accorder des financements publics uniquement à condition que les traitements ou les vaccins mis au point soient exempts de brevet et accessibles à tou-te-s.
  2. Engagement à accroître les capacités mondiales de fabrication et de distribution des vaccins, financé par les pays riches. À cette fin, il faut bâtir des usines dans les pays disposés à partager et investir dès maintenant dans les millions de travailleurs et travailleuses de la santé supplémentaires nécessaires pour assurer la prévention, les traitements et les soins, tant aujourd’hui qu’à l’avenir.
  3. Élaboration d’un plan de distribution équitable, approuvé par tous les pays, avec une clause non modifiable garantissant l’équité afin que l’approvisionnement soit basé sur les besoins et non sur la capacité à payer. Les vaccins, les traitements et les tests devront être produits puis fournis aux pays et aux organisations au plus faible coût possible, idéalement à un coût maximal de 2 dollars par dose de vaccin, et administrés gratuitement à toute personne en ayant besoin.
  4. Engagement à corriger le système de recherche et développement de nouveaux médicaments, qui est défaillant. En effet, ce système donne priorité aux bénéfices des compagnies pharmaceutiques plutôt qu’à la santé des habitant-e-s du monde entier, si bien que de nombreux médicaments nécessaires mais non rentables ne sont jamais mis au point, tandis que ceux qui voient le jour sont souvent trop coûteux pour les pays et les personnes les plus pauvres.