Réaction d’Oxfam France aux Intersessions de Bonn
Le dernier round de négociations climat avant la COP21 vient de s’achever à Bonn. Le texte qui en sort, et servira de base à l’accord de Paris, affiche de nets progrès comparé à la version présentée au début du mois d’octobre par les co-présidents. Il comprend désormais les différentes options que les pays vulnérables souhaitent voir apparaitre dans l'accord, renforçant le texte et recentrant le débat sur leurs préoccupations.
 
 
En réaction à ces négociations, Romain Benicchio, porte-parole pour Oxfam France, déclare :
 
« Nous avons aujourd’hui les bases textuelles pour qu’un accord ambitieux et équitable soit signé à Paris, mais nous manquons pour l’instant clairement de volonté politique pour y arriver.
 
« A 6 semaines de la COP21, deux visions de l’accord de Paris se dessinent. D’un côté, un accord  qui fait le choix du plus petit dénominateur commun et ne répond pas à l’étendue des besoins des populations les plus vulnérables. De l’autre, un accord ambitieux et équitable, qui souligne l’importance de l’adaptation pour les populations les plus vulnérables au changement climatique. Il s’agira d’ici Paris de choisir les bonnes options.
 
Les pays en développement ont été clairs sur le fait que la présidence française sera jugée sur la place donnée aux financements climat dans l’accord de Paris. Cette question est pourtant encore aujourd’hui une équation à multiples inconnues.
 
Les décideurs politiques doivent passer à la vitesse supérieure afin de rehausser l’ambition en termes de réduction des émissions et de s’assurer que les financements pour l’adaptation des populations les vulnérables soient bien mis sur la table. Surtout l’accord ne peut entériner le déficit actuel de financement de l'adaptation alors même que tout indique que les engagements actuels nous maintiennent sur une trajectoire de l'ordre de 3°C, qui serait dévastatrice en termes d’impacts»

Contact

Sarah Roussel – sroussel@oxfamfrance.org – 06 51 15 54 38
@Sarah_Roussel

Notes aux rédactions

Romain Benicchio, porte-parole d'Oxfam France, est présent à Bonn pour toutes ITW. N'hésitez pas à me contacter également pour toutes demandes d'interview par téléphone.

Eléments de contexte
Les principaux éléments permettant d’aboutir à un accord ambitieux et juste pour les plus pauvres figurent désormais dans le texte : engagements sur les financements climat, adaptation et pertes et dommages. Sur certains sujets, comme les financements climat et les pertes et dommages, les options sur la table sont très polarisées. Oxfam demande aux chefs d’Etat et aux ministres à saisir l’opportunité des trois prochaines échéances politiques que sont la pré-COP (8-10 novembre), le G20 (15-16 novembre) et le premier jour de la conférence climat en présence des chefs d’Etat (30 novembre) pour surmonter ces différences. Leur poids politique est essentiel pour trouver le meilleur accord possible sur le climat.
Les négociations à Bonn ont eu lieu à huit-clos, malgré les appels des pays en développement d’inclure la société civile, comme c’est normalement le cas, afin d’assurer la transparence des discussions. La société civile est parfois exclue quand les discussions semblent pouvoir mieux avancer, mais il est rare que ce soit le cas pour une semaine entière d’intersession.

 

Beaucoup reste à faire d’ici Paris. Oxfam continuera de demander à tous les pays de faire leur part équitable dans l’effort nécessaire pour lutter contre le changement climatique. Oxfam défendra un mécanisme permettant d’augmenter la réduction des émissions tous les cinq ans, en commençant avant 2020. Par ailleurs, les pays riches doivent honorer leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le climat d’ici à 2020 et s’engager à fournir davantage dans le cadre de l’accord de Paris. Il est essentiel qu’au moins la moitié des financements climat soit dédiée à l’adaptation pour répondre au manque criant de fonds à l’heure actuelle. Seule une montée en puissance des instruments comme les dons et subventions peut permettre de répondre aux enjeux.fonds doivent aider les communautés vulnérables à se protéger des impacts croissants du réchauffement climatique et de se développer.