Réaction d’Oxfam France lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI

Réaction d’Oxfam France lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI

Alors que la crise financière occulte tout autre sujet ce week-end à Washington, pour les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, Oxfam France regrette que la situation critique des pays du Sud soit mise à l’écart de l’agenda.

Oxfam France appuie le constat fait par le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn sur « l’autre crise », celle qui frappe déjà les pays les plus pauvres : la crise humanitaire liée aux conséquences de l’envolée des prix alimentaires et énergétiques et bientôt aggravée par la crise financière. Face à ce constat, et alors que près d’un milliard de personnes soufrent de malnutrition dans le monde, la crise financière ne doit pas servir de prétexte aux pays riches pour renoncer aujourd’hui à leur engagement d’augmenter leur aide au développement.

« Au début des années 1990, l’aide s’est effondrée de 25% pour les mêmes raisons, et n’a retrouvé un niveau équivalent qu’en 2003. Les mêmes erreurs ne doivent pas être répétées. Couper l’aide au développement aujourd’hui aurait des conséquences dramatiques sur les efforts de la communauté internationale pour lutter contre la pauvreté », affirme Sébastien Fourmy d’Oxfam France.

Au-delà de cette question de l’aide, et face à l’urgence de la crise alimentaire, ces Assemblées annuelles auraient dû être le moment de remettre à plat les politiques des Institutions de Bretton Woods en matière agricole. Les programmes de la Banque mondiale ont en effet sapé les capacités des pays du Sud à assurer leur souveraineté alimentaire. Les politiques agricoles de la Banque mondiale, vielles de cinq ans, sont inadaptées et doivent être revues immédiatement pour permettre un soutient massif aux petites exploitations dans les États touchés par la crise alimentaire.

Autre sujet trop discret à l’agenda de ces Assemblées : la réforme du fonctionnement de la Banque mondiale. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick a notamment proposé un siège supplémentaire au Conseil d’administration de la Banque pour l’Afrique Le Conseil d’administration de la Banque mondiale, comme celui du FMI, est composé de 24 membres. La répartition des sièges illustre les inégalités qui règnent au sein de ces institutions. Huit pays ont le privilège de pouvoir nommer leur propre administrateur . Les seize autres sièges sont partagés entre 176 pays. Ainsi, l’administrateur belge représente le groupe formé par son pays, l’Autriche, la Biélorussie, la Hongrie, le Kazakhstan, le Luxembourg, la République slovaque, la République tchèque, la Slovénie et la Turquie. 46 pays d’Afrique subsaharienne sont aujourd’hui représentés par 2 administrateurs.] et met sur la table la question du processus de sélection du président de la Banque mondiale, toujours nommé par la Maison Blanche.

« Cette reforme faite à la va vite ne change pas vraiment la donne. Les voix de l’Afrique sub-saharienne augmenteront à peine et les pays du G7 conserveront, quant à eux, leur place privilégiée au sein de l’institution. Le fonctionnement de la Banque mondiale est calqué sur celui du FMI, or les deux institutions ont deux mandats différents. Les pays en développement, premiers concernés par les programmes de la Banque mondiale, devraient avoir un poids équivalent à celui des pays riches dans l’institution. Il est temps de tourner la page des petits arrangements entre amis : les pays du Sud doivent avoir toute leur place dans les instances de décision de la Banque mondiale. », ajoute Sébastien Fourmy d’Oxfam France.

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