Suite aux annonces des Etats-Unis et de l’Union Européenne concernant leurs politiques climatiques, Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat à Oxfam France, déclare :

« Le nouvel objectif climatique des Etats-Unis démontre que le président Biden et son administration sont résolus à lutter contre la crise climatique – mais le plus dur reste à faire. Si ce nouvel engagement est un pas dans la bonne direction, il est urgent de prendre des mesures supplémentaires pour éviter les impacts dévastateurs du changement climatique qui touchent déjà de manière disproportionnée les plus vulnérables, en particulier les femmes et les communautés marginalisées.

Ce nouvel objectif ne doit être que le début des efforts de l’administration Biden dans la lutte contre le changement climatique. En effet, cette réduction de 50% – plus ambitieuse que les engagements passés – n’est toujours pas conforme à la juste part des États-Unis dans les réductions d’émissions. En tant que première économie mondiale et plus grand émetteur historique de gaz à effet de serre, les États-Unis doivent aux pays les plus vulnérables d’augmenter leurs objectifs de réduction des émissions afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C.

Nous exhortons l’administration américaine à intensifier son ambition dans les années à venir et à faire en sorte que l’action climatique soit fondée sur l’équité et la justice. Nous espérons qu’elle accordera la priorité aux plus vulnérables en veillant à ce que la justice environnementale mondiale et la justice de genre soient au cœur de ces efforts de réduction des émissions et en augmentant considérablement les financements climat, en particulier pour l’adaptation ».

Réaction aux annonce de l’Union Européenne :

« Au niveau européen, l’accord signé dans la nuit du 20 avril entre les pays membres de l’UE manque d’ambition pour d’atteindre l’objectif de neutralité climatique en 2050. L’objectif de réduction de 55% des gaz à effet de serre d’ici 2030 ne permet pas de respecter l’Accord de Paris et donc de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (1). Sur ces 55%, 2,2% sont liés à des engagements volontaires d’accroitre la captation par des puits de carbone. De plus, l’accord n’inclut pas le secteur maritime et l’aviation internationale. Enfin, nous déplorons le fait que l’objectif de neutralité carbone s’applique à l’ensemble de l’Union, et non pas à chaque pays individuellement.

En revanche, la création d’un Haut Conseil Scientifique pour le Climat Européen, entériné dans l’accord, est un signe positif pour une action climatique ambitieuse, juste et équitable. À condition bien sûr de suivre ses futures recommandations. »

 

Note aux rédactions :

Pour refléter la responsabilité historique de l’UE en matière d’émissions et sa capacité à payer pour une transition vers des solutions à faible intensité de carbone, il est nécessaire de se fixer un objectif de réduction des émissions de plus de 65 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.