Sommet sur la pauvreté en Afrique : Nicolas Sarkozy arrive à New York les mains vides.

{{Paris, le 22 septembre 2008}}. Alors que s’ouvre aujourd’hui à New York l’Assemblée générale des Nations unies, Oxfam France souhaite que les efforts colossaux déployés par les gouvernements des pays riches pour endiguer la crise financière mondiale soient également mobilisés pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

La première journée de l’Assemblée générale des Nations unies est consacrée au développement de l’Afrique. Pour Oxfam France, elle doit être l’occasion de faire le point sur les engagements pris lors de la dernière réunion du G8, où les participants ont réaffirmé leur volonté de doubler l’aide à l’Afrique d’ici à 2010, et non l’occasion de nouvelles promesses sans suite.

En juin dernier, la Commission européenne promettait de réunir rapidement un milliard d’euros pour faire face à la crise alimentaire dans les pays en développement. Avec ces fonds, Nicolas Sarkozy prônait alors la création d’une « Facilité financière mondiale pour l’alimentation », afin de développer les agricultures locales.

Aujourd’hui, force est de constater que Nicolas Sarkozy et les autres chefs d’Etats arriveront à New York les mains vides. La France a beau jeu d'encourager ses partenaires à soutenir la mise en place de la Facilité financière, tout en refusant elle-même de mettre la main à la poche. En effet, d’après nos informations, pour contribuer elle-même au fonds, la France serait prête à ponctionner dans des dépenses déjà programmées, notamment dans les secteurs éducation et santé.

Une majorité de pays pauvres attend toujours de la communauté internationale le soutien financier dont ils ont besoin pour offrir des services de santé et une éducation de qualité à tous leurs habitants. Faut-il vraiment leur imposer de devoir choisir entre l’alimentation, la santé ou l’éducation ?

« Le pourcentage en Afrique sub-saharienne d’accouchements en présence d’un personnel de santé qualifié n’a quasiment pas progressé en 16 ans. » rappelle Luc Lamprière, directeur d’Oxfam France. « C’est inadmissible. La France doit respecter ses engagements européens de consacrer 0,56%, à l’échéance 2010, et 0,7%, à l’échéance 2015, de son RNB à l’aide publique au développement et augmenter son aide aux services sociaux dans les pays en développement. Les pays riches trouvent pourtant des milliards de dollars pour limiter la crise financière, alors qu’il leur suffirait d’une infime portion de cette somme pour tenir leurs promesses d’aide au développement. »

L’heure n’est plus à un énième constat sur l’état de la pauvreté dans le monde et aux nouvelles promesses en l’air. Des ONG à la Banque mondiale, tout le monde est d’accord : les OMD ne seront pas atteints en Afrique si rien n’est fait immédiatement.

« Où sont passé les belles promesses du sommet de la FAO, à Rome en juin, et du G8, en juillet au Japon ? L’urgence de la crise alimentaire appelle des mesures immédiates, aussi fortes que celles prises pour juguler l’actuelle crise financière » déclare Luc Lamprière.

NOTES :

élécharger le rapport « C’est le moment : Comment les dirigeants mondiaux devraient répondre à la crise des prix alimentaires (version pdf).

éaction d’Oxfam France aux conclusions du G8 d’Hokkaido en juillet 2008

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