Syrie : Genève II, la meilleure occasion de trouver une solution politique à la crise syrienne

Genève II, la meilleure occasion de trouver une solution politique à la crise syrienne, doit débuter par un engagement de mettre fin à la violence et d’améliorer la situation humanitaire.

L’ONG appelle à une participation accrue des femmes et des organisations de la société civile au processus de paix

Pour Oxfam, la conférence de paix dite de « Genève II », qui s’ouvre aujourd’hui, se doit d’apporter un véritable changement pour la population syrienne.

L’ONG affirme que le destin de millions de personnes est suspendu à cette conférence, qui offre la meilleure opportunité de mettre fin à la violence et d’atténuer les souffrances de millions de Syriens victimes du conflit. Plus de 2,3 millions de réfugiés ont fui leurs maisons dans les pays voisins et on estime à 9,3 millions le nombre de Syriens ayant besoin d’une assistance humanitaire en Syrie.

« Genève II offre une réelle occasion d’obtenir une avancée majeure en faveur des personnes touchées par cette crise de grande ampleur. On ne doit pas laisser passer cette chance »,souligne Shaheen Chughtai, conseiller Oxfam sur les questions humanitaires et de sécurité, actuellement à Genève.

« Les négociations ne résoudront pas la crise du jour au lendemain, mais il est nécessaire d’établir un calendrier précis et un processus pour s’y tenir. Le temps passera vite cette semaine, et chaque seconde à Montreux comptera ».

« Le succès des négociations se mesurera à un arrêt immédiat des violences, qui déchirent la Syrie, ainsi qu’à la mise en œuvre de mesures concrètes pour améliorer la situation humanitaire. Quel que soit le résultat des négociations, des pas de géant doivent être accomplis pour alléger la souffrance de la population syrienne – ceci ne doit pas constituer un élément de la négociation politique : toutes les personnes victimes du conflit, y compris dans les villes et communautés assiégées, doivent avoir accès à l’aide humanitaire d’urgence – de telles mesures doivent être considérées comme une priorité absolue par le gouvernement et l'opposition ».

« Il est crucial que des efforts concertés et systématiques soient faits pour mettre fin à la marginalisation de la majorité pacifique de la population syrienne. Cela doit se traduire par l’inclusion réelle des femmes et des organisations de la société civile syrienne au sein des négociations – et non pas les tenir à l’écart »,ajoute Shaheen Chughtai

Oxfam appelle à l’implication des groupes de la société civile syrienne dans la mise en œuvre des accords négociés, dont le suivi et la surveillance des cessez le feu et des violations des droits humains, la conduite des efforts de réconciliation et le soutien à la mise en place de l’Etat de droit – ceci permettant d’assurer une adhésion populaire large et durable à tout accord final.

Pour l’ONG, tous les gouvernements et les institutions impliquées dans le conflit et souhaitant jouer un rôle dans la reconstruction de la Syrie devaient participer aux négociations de paix.

Oxfam appelle la communauté internationale à ne pas réduire les chances de succès des négociations, et souligne que les participants doivent se mettre d’accord sur l’arrêt des transferts d’armes et de munitions vers la Syrie, qui attisent le conflit et provoquent des dommages considérables.

Oxfam continue de fournir une aide humanitaire en Syrie et aux populations réfugiées au Liban et en Jordanie. L’organisation a alerté la communauté internationale sur la nécessité d’être attentive aux besoins immédiats des personnes les plus affectées par la crise.

« J’espère que nous pourrons retourner sur nos terres pour planter et récolter. J’espère que mon pays deviendra un lieu sûr et stable, où les frappes aériennes et les tueries n’existeront plus »,tel est le message de Um Hayel, un ancien agriculteur de Ghota de 44 ans, aujourd’hui réfugié dans le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie, à des représentants se rendant à la conférence de Genève.

Pour Abu Hussein, ancien berger de Damas rural, et réfugié à Zaatari : « Tout ce que nous souhaitons, c’est de retourner dans notre pays, et que la paix s’installe. Nous voulons voir la fin de ce conflit et retourner dans nos villages…C’est notre vœu le plus cher ».

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Fanny Mantaux 
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Notes aux rédactions

Des porte-paroles francophones d’Oxfam sont présents à la conférence et disponibles pour répondre à des demandes d’interviews.