Syrie: nouvelle étude réalisée par Oxfam souligne les incertitudes des réfugiés

Plus de 65 % des réfugié-e-s interrogé-e-es par Oxfam ont peur de ne pas pouvoir retourner en Syrie, malgré leur profond désir de retour.

Alors qu’une écrasante majorité des réfugiés déclare vouloir retourner en Syrie, seulement un tiers des personnes interrogées se disent certaines de retourner chez elles. Parmi ces derniers, 78 % affirment néanmoins ne pas savoir quand cela sera possible.

Aujourd’hui, alors que le conflit entre dans sa quatrième année, Oxfam rappelle que la communauté internationale doit urgemment aider à mettre fin à la crise afin que les réfugié-e-s, et les personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie puissent retourner chez eux et commencer à reconstruire leurs vies.

Les pays voisins de la Syrie ont fait preuve d’une incroyable générosité en continuant d’offrir un refuge sûr pour les personnes fuyant le conflit, mais avec le nombre de réfugiés atteignant maintenant les 2,5 millions, des tensions sur les services de base commencent à se faire sentir.

Pour Andy Baker, responsable de la réponse d’Oxfam à la crise syrienne : « Cette étude montre que l’espoir de nombreux réfugiés de bientôt retourner en Syrie s’amenuise. Ils vivent dans l’incertitude, luttant chaque jour pour survivre, sans véritablement savoir ce que le futur leur réserve. Ceci doit changer. Les Syriens méritent mieux que ça ».

« La communauté internationale doit de toute urgence redoubler d’efforts afin de mettre un terme au bain de sang et à ce conflit dévastateur qui a détruit tant de vies. Il est temps que la prochaine phase des négociations de paix de Genève commence – et que des progrès réels et durables en résultent cette fois-ci ».

Des appels de fonds sans précédent ont été lancés en faveur de la réponse humanitaire à la crise. Les Nations unies ont lancé un appel d’un montant record de 6,5 milliards de dollars sous estimant pourtant la réelle ampleur des besoins. Un total de 2,3 milliards de dollars de promesses de dons a été annoncé lors de la Conférence des donateurs au Koweït en janvier dernier, mais jusqu’à maintenant, seul 12% (soit 768 millions de dollars) de ce montant a été effectivement versé depuis le lancement de l’appel des Nations unies en décembre. [4]

Mais à moins que les pays donateurs ne trouvent l’argent tant nécessaire pour financer la réponse humanitaire, les Syriens, à la fois à l’intérieur de la Syrie et dans les pays voisins, vont manquer de nourriture, d’eau, d’abris, de soins médicaux et de l’éducation dont ils ont besoin.

« Nous exhortons les pays donateurs à répondre généreusement aux appels de fonds des Nations unies afin de contribuer à s’assurer que la population syrienne – à la fois en Syrie et dans les pays voisins – reçoive l’assistance humanitaire dont elle a besoin », ajoute Andy Baker.

« En particulier, un soutien significatif est nécessaire pour les pays limitrophes. Les services de base, en Jordanie et au Liban par exemple, atteignent leur limite, les écoles et les cliniques de santé faisant face à une explosion de la demande ».

« Personne ne peut retourner dans notre village, c’est trop dangereux et les conditions de vie sont trop difficiles. Nous demandons aux personnes du monde entier de nous aider à rentrer dans notre pays », témoigne Abu Mustaffa, père de sept enfants, originaire de la région de Hamra en Syrie, vivant aujourd’hui dans un campement dans la Vallée du Jourdain.

« En ce moment, je ne crois pas qu’il y aura la paix, je me sens désespéré. Nous espérons tous que les choses vont s’améliorer mais rien ne se passe. Je veux retrouver une vie normale où tout va bien et où les gens ont arrêté de s’entretuer ».

« Nous espérons pouvoir rentrer afin que nos enfants puissent reprendre le chemin de l’école pour apprendre, cultiver leur terre, et travailler dans leur propre pays ».

Contact

Fanny Mantaux
fmantaux@oxfamfrance.org
01 77 35 76 00  / 06 51 15 54 38

Notes aux rédactions

Notes aux rédactions :

  • A l’appel des ONG mobilisées en France*, le grand public est convié à un grand rassemblement samedi 15 mars à partir de 19h au Trocadéro, où le message #AvecLesSyriens sera projeté sur la Tour Eiffel de 19h00 à 1h du matin. Cette mobilisation #AvecLesSyriens est appuyée par une campagne digitale d’envergure centralisée sur le site web communhttp://www.with-syria.org/fr et sera déployée sur les réseaux sociaux.

*Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, Amnesty International, CARE France, CCFD – Terre Solidaire, Comité de l’Action Chrétienne en Orient, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme, Justice et Paix, la Vague Blanche pour la Syrie, Médecins du monde, Oxfam France, Pax Christi France, Reporters sans frontières, le Réseau Euro Méditerranéen  des Droits de l’Homme, Vision du Monde.

  • Oxfam est déjà venue en aide à près de 900 000 personnes affectées par le conflit syrien en Syrie, au Liban et en Jordanie. En Jordanie, Oxfam travaille avec les réfugiés à la fois au sein du camp de Zaatari et des communautés d’accueil en fournissant de l’eau et des installations sanitaires ainsi qu’un soutien technique en matière d’hygiène et de gestion des déchets. Au Liban, des distributions d’espèces et de coupons sont en cours.
  • En Syrie, Oxfam fournit actuellement de l’eau potable à plus de 500 000 personnes. Oxfam continue d’intensifier sa réponse et soutient les réparations des réseaux endommagés de distribution d’eau dans les zones particulièrement affectées par le conflit tout en formant des ingénieurs hydrauliciens syriens  pour installer les réservoirs d’eau d’urgence d’Oxfam.
  • L’étude a été réalisée dans les régions de Zarqa, Balga, la Vallée du Jourdain et Jawa. Les chercheurs ont interrogés des membres de 151 foyers en utilisant un système portatif d’enregistrement des données, représentant 1015 individus.
  • Au 10 mars 2014, l’appel de fonds des Nations unies était financé à hauteur de 12%. Les données de l’appel de l’ONU comprennent les engagements des donateurs et les contributions pour le Plan de réponse pour l’assistance humanitaire en Syrie (SHARP) et le Plan de réponse régional (RPR) ainsi que les contributions extérieures (Agences des Nations unies, ONG, la Croix Rouge) en Syrie et dans les pays avoisinants, selon les données du FTS et de l’UNHCR. Pour plus d’information : http://fts.unocha.org/pageloader.aspx?page=special-syriancrisis