Uranium : le Niger ne doit pas être une variable d’ajustement du budget d’AREVA

Si AREVA a bien confirmé hier soir avoir creusé ses pertes en 2013, la multinationale a reconnu que l’EPR finlandais en était en grande partie responsable.

Dans le même temps, son chiffre d’affaire consolidé pour 2013 s’élève à 9 303 millions d’euros, en hausse de 3,8 % par rapport à 2012. Il est tiré par le Business Groupe mines dont le chiffre d’affaires s’élève à 1 756 millions d’Euros, soit une hausse de 29,1% par rapport à 2012. 

Pour Oxfam France, le contraste entre les coûts de l'EPR finlandais – 425 millions d’euros de provisions pour 2013, et un total de surcoût sur ce seul chantier évalué à 3,8 milliards d’euros – et le refus d’AREVA de payer la TVA au Niger – entre 10 et 15 millions d’euros par an – démontre une politique de deux poids deux mesures.

Pour Anne-Sophie Simpere, d’Oxfam France :

« Le Niger ne doit pas être une variable d’ajustement du budget d’AREVA. La seule fin des exonérations sur la TVA dont bénéficie AREVA pourrait par exemple rapporter 10 à 15 millions d’euros par an, qui pourraient être investis dans le financement de l’éducation ou de la santé.AREVA invoque le coût d’exploitation des mines, qui ne lui permettrait pas de payer ses impôts. Cela voudrait dire qu’après plus de 40 ans d’exploitation, ses entreprises ne sont pas rentables ? Si c’est le cas, il serait intéressant de se pencher sur leur fonctionnement et leur gestion qui manifestement posent problème ».

Si, après le gouvernement français, le Président du directoire d’AREVA Luc Oursel a reconnu hier la ‘légitimé’ des demandes du Niger sur ce dossier, AREVA joue la montre. L’entreprise a ainsi annoncé ne plus avoir ‘d'échéance particulière’ pour parvenir à un accord avec le Niger.

« En l’absence d’un accord, les activités d’AREVA au Niger ne sont donc toujours pas soumises à la loi minière nigérienne de 2006 qui réglemente le secteur », ajoute Anne-Sophie Simpere. « L’Etat français, actionnaire à plus de 86% d’AREVA, doit intervenir pour que l’entreprise, qui exploite l’uranium nigérien depuis plus de 40 ans, renonce enfin à ses privilèges fiscaux au Niger ».


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