Verdict d’Oxfam sur le G20 de Brisbane

Le G20 de Brisbane en Asutralie vient de se terminer. Oxfam a analysé les conclusions du sommet sur les questions d'évasion fiscale, climat, croissance et réponse à la crise d'Ebola.

Réforme fiscale

Pour Winnie Byanyima, directrice générale d'Oxfam International :

« L'engagement et les progrès du G20 à lutter contre l'évasion fiscale des multinationales sont les bienvenus, mais la proposition actuellement sur la table ne suffira pas à empêcher les pays pauvres d’être saignés à blanc : selon nos calculs, l’évasion fiscale des entreprises représente pour les pays pauvres un manque à gagner de 100 milliards de dollars par an ».

« Malgré les efforts de l'OCDE, la plupart des pays en développement sont encore exclus du processus de décision sur les questions fiscales mondiales ».

« Le Luxembourg, paradis fiscal notoire, participe aux négociations sur la réforme des règles fiscales mondiales, mais la Sierra Leone, où le virus Ebola fait rage et où 6 entreprises multinationales bénéficient d’incitations fiscales équivalant à 8 fois le budget de la santé, en est exclue. Cela est tout sauf juste ».

« Oxfam appelle maintenant à l’organisation d’un Sommet fiscal mondial, où tous les pays participeront de manière équitable à déterminer des règles équitables pour tous en matière de fiscalité »

En août dernier, à l’occasion de la réunion du comité intergouvernemental sur le financement du développement durable (ICESDF) à New-York, la France a bloqué le renforcement du comité fiscal des Nations unies.

« La France semble frileuse à toute initiative internationale qui serait davantage inclusive des pays en développement et qui réformerait en profondeur le système fiscal international. François Hollande, qui vient d’indiquer que la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale était une priorité de la France, doit mettre en adéquation ses paroles et ses actes et soutenir activement l’organisation urgente d’un tel ce sommet fiscal mondial », ajoute Nicolas Vercken d’Oxfam France.

Lutte contre le changement climatique

Pour Nicolas Vercken, d’Oxfam France :

« François Hollande s’est félicité d’avoir réussi à mobiliser le G20 sur le changement climatique dans la perspective de la COP21 à Paris l’année prochaine, y compris en obtenant une mention au Fonds Vert pour le climat dans le communiqué final. Pour être véritablement exemplaire et mobiliser pleinement ses partenaires, la France doit d’urgence clarifier la nature de sa propre contribution annoncée de 1 milliard de dollars à ce Fonds : il doit s‘agir de vrais dons, et non de simples prêts comme cela semble en prendre la voie ».

Ebola

Pour Winnie Byanyima :

« Les dirigeants du G20 ont reconnu les conséquences à court et à long terme du virus Ebola, mais ils n’ont pas pris de nouveaux engagements pour répondre à la crise. Nous risquons donc de ne pas être en mesure d’atteindre l’objectif de l’ONU qui visait à renverser la vapeur sur le virus Ebola avant le 1er décembre ».

« Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Union européenne, le Canada, la Chine et l'Allemagne ont fait preuve d’un certain leadership sur le sujet, mais dans l'ensemble, la réponse du G20 à cette crise est très décevant ».

Inégalités et croissance inclusive

« Les inégalités extrêmes ne cessent de croître dans le monde. Alors qu’il y a désormais un consensus mondial sur le fait que les inégalités sont néfastes pour la croissance, la lutte contre les inégalités doivent être au cœur du plan du G20 pour redresser le PIB de ses membres ».

« Même si nous saluons l’engagement continu du G20 en faveur de la croissance inclusive et durable, celui-ci doit être suivi de mesures concrètes pour s’assurer que les 40% pour les plus pauvres en bénéficient davantage que les 10% les plus aisés », conclut Winnie Byanyima.

Contact

Magali Rubino
Responsable des relations média
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Notes aux rédactions

Une porte-parole francophone d’Oxfam est disponible pour des interviews à Brisbane ou par téléphone.