Oxfam en Sierra Leone : 10% des habitants ont accès à l’eau

En octobre 2010, Pamela Gomez, d’Oxfam s’est rendue au bureau Oxfam de Sierra Leone. L’occasion de voir les actions menées concrètement sur le terrain.

Durant mon séjour à Freetown, les pluies torrentielles qui se sont abattues ont été les pires que je n’ai jamais connues. Même à Panama où j’ai grandi, les averses en pleine saison des pluies ne se comparaient pas à celles-ci. Et pourtant, bien qu’il y ait de l’eau absolument partout, je ne peux m’empêcher d’être surprise par le fait que la population manque cruellement d’eau potable et salubre, pour ses besoins ménagers, ou de sanitaires. Avant de venir ici, on m’avait dit que le bureau d’Oxfam à Freetown se spécialisait dans des questions d’eau et d’assainissement. Ce n’est qu’en arrivant sur place que j’ai compris la nécessité immédiate de ce genre de travail et à quel point les femmes, et surtout les enfants, souffrent du manque d’eau. Je suis accueillie au bureau d’Oxfam, situé près du centre-ville, par deux membres du personnel, Emmanuel Gaima et Nancy James. Emmanuel, le directeur d’Oxfam pour ce pays, a organisé une grande réunion régionale et l’interrompt pour me présenter à tout le monde. Ils sont regroupés autour d’une grande carte, en train de planifier leurs prochaines activités. Ce bureau d’Oxfam dirige un consortium d’organisations caritatives internationales qui collaborent pour améliorer l’accès à l’eau salubre et les pratiques sanitaires et d’assainissement. Seuls 10% de la population peut accéder à l’eau salubre ainsi qu’à des installations sanitaires convenables telles que des latrines. Ce manque d’accès à l’eau est en grande partie responsable du taux exceptionnellement élevé de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Deux des principales causes de mortalité infantile en Sierra Leone sont la diarrhée et le paludisme, toutes deux exacerbées par l’eau insalubre et un système d’assainissement inadéquat. Les cinq organisations réunies dans le consortium AS en Sierra Leone se repartissent différentes tâches, se chargeant chacune, dans Freetown, d’une zone-cible. Elles y mèneront des activités d’éducation du public, apporteront leur aide à la construction de latrines, et feront pression sur des fonctionnaires du gouvernement et sur la communauté internationale. Ce genre de consortium se révèle efficace pour éviter que les organisations non-gouvernementales ne fassent le même travail, et pour qu’elles coordonnent leurs efforts avec ceux du gouvernement. Au Libéria, un consortium Oxfam similaire, dans le domaine de l’eau et l’assainissement, a été mis en place depuis plusieurs années et fait l’objet de plusieurs recherches universitaires en matière d’efficacité de l’aide. A la fin de la journée, je quitte le bureau d’Oxfam en Sierra Leone, impressionnée par le travail ardu réalisé par ces personnes et avec une meilleure compréhension de l’énormité des enjeux auxquels elles sont confrontées.

 

Manque d’accès aux soins de base, ainsi qu’aux services sanitaires essentiels : le Sierra Leone a le taux de mortalité maternelle parmi les plus élevés au monde. – Voir la campagne Non assistance à mère en danger