« On a cassé les codes »

Rakizatou Malika, plus connue sous le nom de Malika la Slameuse, est une artiste burkinabée et entrepreneuse. Elle utilise son talent en faveur des personnes marginalisées.

Cet engagement est né après que sa mère soit tombée malade et qu’elle ait dû demander une aide financière à ses fans. « C’est là que tu te rends compte que la personne qui donne et la personne qui reçoit n’ont pas la même émotion. C’est à partir de là que je me suis engagée à vraiment donner. »

Après l’obtention de son Master en communication, elle a exercé pendant 5 ans dans le milieu bancaire avant de suivre sa passion pour la musique, avec la sortie de son premier album “Slamazone”.

« Slamazone c’est juste un jeu de mots ! Ça signifie amazone du slam. Avant, je me faisais appeler Malika La slameuse, pour souligner qu’il y a au moins une fille slameuse dans le milieu des hommes. La concurrence était avec les hommes et après j’ai vite compris que le combat n’était pas là ! Il ne fallait pas s’imposer en tant que fille parmi les hommes mais plutôt imposer le slam lui-même dans la culture burkinabé ! »

Inspirée par l’artiste malien Salif Keita et le travail qu’il effectue pour la cause des albinos, sa fondation oeuvre à changer leur statut au Burkina Faso. « Il y a tellement d’albinos qui ne partent pas loin à l’école justement à cause des discriminations, ils ne peuvent pas faire la restauration parce que les gens ne vont pas manger, les gens ont peur des albinos. Ils ne peuvent pas faire la couture parce que tous les albinos, sans exception, ont des problèmes de vue donc ils sont juste là. Ici le combat c’est vraiment de changer le regard que les gens ont sur eux. »

Bien que la pandémie de Covid-19 ait réduit ses activités, elle n’a pas perdu de vue ses objectifs et a su créer des nouveaux partenariats avec des institutions du pays. « Avec IAM Ouaga, nous avons pu récolter 5 millions de francs CFA, destinés uniquement à la scolarisation des personnes albinos. Donc vous verrez les albinos scolarisés au niveau de l’IAM Ouaga. »

« La société est faite de codes et de règles. Quand tu veux faire autre chose, tu es obligé de casser les codes. Dans chacune de mes chansons c’est “Heyyy on a cassé les codes, Slamazone ah”. Voilà ! »

Les jeunes du Sahel face à la Covid

Dans plusieurs pays du Sahel, le virus de la Covid-19 a rapidement révélé les limites des infrastructures sanitaires, l’insuffisance de personnel qualifié et la non-préparation des états à gérer les effets secondaires de la pandémie.

Face à cette situation, les jeunes de la région ont utilisé leur pouvoir transformateur et leur capacité de mobilisation pour lancer des initiatives qui ont permis de freiner la propagation du virus.

Au Mali, un jeune entrepreneur a lancé l’application mobile Kacoronaviruskèlè, qui donne des informations sur l’évolution de la Covid-19 dans le pays, en Afrique et dans le Monde. Au Niger, la start up Yayi Make a conçu une visière de protection connectée qui permet de mesurer la température corporelle, de mesurer la distanciation physique et un module Bluetooth qui permet de contrôler la visière et afficher les données sur un smartphone.

L’engagement des jeunes à trouver des réponses chacun selon sa capacité, sa compétence et son expertise démontre leur volonté à contribuer à la solution sans attendre rien en retour. C’est aussi une façon de préparer et préserver leur futur.

Pour tout comprendre de la situation au Sahel voir notre page dédiée au sujet.