« Quand on connaît ses droits, on est libre »

Cynthia est une jeune juriste engagée qui lutte en faveur des droits des jeunes et des femmes au Burkina Faso.

Cet activisme, elle l’a hérité de sa mère, qui est infirmière dans un centre de santé et qui est très engagée dans les causes en lien avec les femmes.
Une fois diplômée en communication et journalisme, Cynthia poursuit ses études en droit. C’est là que lui est venue l’idée de créer, en 2019, le site DroitInfo.bf qui met l’information juridique à la portée de tous.

« L’analphabétisme est à un niveau très élevé dans nos pays et du coup, on essaie de traiter tout ce qui est loi, de telle sorte que tout citoyen, d’un certain niveau scolaire, puisse comprendre ce qui est dit dans nos différents articles sur le site. »

Aujourd’hui, les ambitions de Cynthia et de son équipe ne se limitent plus uniquement à leur site. Avec la création de leur centre d’aide juridique, ils mènent différentes activités en langues locales hors de la capitale et organisent des activités pour parler aux jeunes et surtout aux femmes de leurs droits.

« C’est très dommage aujourd’hui de voir des femmes qui ignorent qu’elles ont des droits au sein de la société. Des femmes qui ont peur d’aller vers l’autorité et de dénoncer des violations de leurs droits parce que tout simplement elles sont bâillonnées. Pour elles, l’accès à la justice est encore un mythe. »

Pour mener à bien cette nouvelle mission, Cynthia Valéa a déjà noué des partenariats avec différentes associations de femmes à travers le pays.

« Les gens se disent que les lois sont là pour nous empêcher de faire certaines choses alors que non : quand tu connais tes droits, tu es le plus libre possible ! »

Les inégalités de genre en matière de justice

La discrimination à l’égard des femmes sahéliennes s’exprime dans toutes les sphères de la société. Elle est profondément inscrite dans les mœurs et pratiques mais aussi dans les institutions sociales déterminant le statut des femmes. Sur le papier, les textes de loi prévoient le même statut juridique et les mêmes droits pour les femmes et les hommes, mais la réalité est bien différente.

C’est le cas notamment des institutions sociales qui déterminent le pouvoir et le statut des femmes au sein du ménage et de la famille. Le mariage et le divorce, l’autorité parentale, les droits à l’héritage, sont régis par des règles de droit ou informelles, des normes et des pratiques sociales qui sont très défavorables aux femmes. Ainsi, les femmes sont insuffisamment protégées contre les violences qui leur sont faites et l’absence de législation sur les violences domestiques légitiment trop souvent les pratiques.

Pour tout comprendre de la situation au Sahel voir notre page dédiée au sujet.