Crise alimentaire en Afrique de l’Est : Loin des feux médiatiques, Oxfam continue à agir, ici et là-bas

Le 3 février, les Nations unies ont déclaré la fin de l’état de famine, qui a duré 6 mois, en Somalie. Pourtant, des millions de personnes dans la Corne de l’Afrique souffrent toujours des conséquences de la pire sécheresse qu’a connue la région en 60 ans. Aggravée par un manque d’investissement, une pauvreté profonde et des conflits régionaux, cette sécheresse a donné lieu à la plus grave crise alimentaire du 21è siècle, qui continue en 2012.

L’action d’Oxfam sur le terrain

En Somalie 2,3 millions de personnes, près du tiers de la population, sont encore touchées par cette crise. On estime à 1,35 million le nombre de déplacés. Présent en Somalie depuis près de 40 ans, Oxfam travaille main dans la main avec des organisations locales, sérieuses et compétentes. Face à cette urgence humanitaire, Oxfam a augmenté la taille de ses opérations. Depuis juillet 2011, nous avons pu venir en aide à plus d’1,5 millions de personnes. Près de 400 000 déplacés ont bénéficié des programmes de transferts de cash, moyen le plus rapide et le plus efficace de venir en aide aux personnes les plus vulnérables : ils leur permettent de subvenir rapidement à leurs besoins alimentaires, d’améliorer leurs mécanismes de survie et de réduire leur vulnérabilité aux chocs futurs. Nous avons aussi amplifié nos programmes « eau et assainissement » qui ont bénéficié à près d’un million de personnes depuis juillet. Dans le cadre de ces programmes, nos équipes et nos partenaires sur place creusent et réhabilitent des forages, construisent des latrines et distribuent aux populations des kits de base comprenant du savon, des tablettes de chlore pour la purification de l’eau, des jerricans, des couvertures, des nattes en plastique et des ustensiles de cuisine. Au centre du pays, dans le corridor d’Afgoye, longue bande de 50km, qui s’étend de Mogadiscio jusqu’à la ville d’Afgoye, où la population déplacée a explosé depuis juillet 2011, Oxfam et ses partenaires ont fourni de l’eau à plus de 250 000 personnes. Nous avons également aidé nos partenaires locaux à mettre en place, en Somalie centrale, des centres de nutrition thérapeutique, qui accueille plus de 12 000 enfants et femmes enceintes ou allaitantes chaque mois, ainsi qu’un programme de vaccination, ciblant les enfants de moins de cinq ans. En Ethiopie 3,2 millions d’Ethiopiens et d’Ethiopiennes et près de 300 000 réfugiés sont touchées. Plus de 425 000 personnes ont jusqu’ici bénéficié des programmes d’Oxfam. Nos équipes sur place aident les communautés locales à avoir un accès durable à l’eau, en creusant des forages et en améliorant les méthodes traditionnelles de récupération et d’acheminement de l’eau. Dans les zones les plus touchées par la sécheresse, plus de 32 000 personnes ont été approvisionnées en eau, pour la consommation directe, la cuisine, l’hygiène et la survie du bétail. Lors des istributions d’ea, chaque personne reçoit 5 litres d’eau par jour, le minimum vital. Avec l’aide de nos partenaires, nous menons aussi des campagnes de sensibilisation et de formation sur la gestion efficace de l’eau et les gestes permettant d’éviter la propagation de maladies d’origine hydrique, comme la diarrhée. Nous aidons également les populations à protéger leur principal moyen de subsistance : le bétail. Dans les régions Somali, Oromiya et Tigray, où œuvrent les équipes d’Oxfam, la plupart des habitants dépendent de leurs animaux pour survivre. Nous avons donc mis en place des programmes pour fournir eau, nourriture, vaccins et traitements médicaux à 500 000 têtes de bétails. Nous fournissons aussi aux populations une source de revenus à travers nos programmes argent-contre-travail, qui permettent de réhabiliter routes, pâturages, accès à l’eau…Nous travaillons aussi avec des groupes de femmes agricultrices et des coopératives assurer l’approvisionnement des marchés locaux en denrées alimentaires. Au Kenya 3,75 millions de personnes sont encore affectées par la crise. Le camp de Dadaab, près de la frontière somalienne accueille plusieurs centaines de milliers de réfugiés. Oxfam, qui travaille à Dadaab et dans les régions du Turkana et du Wajir, au nord du pays, a pu aider plus d’un million de personnes. Dans le camp de Dadaab, l’un des plus grand camps de réfugiés au monde, malgré le climat d’insécurité et de violence, les équipes d’Oxfam ont réussi jusqu’à maintenant à fournir de l’eau, des infrastructures d’hygiène et d’assainissement, un travail vital pour ces populations. Au Turkana et au Wajir, nous fournissons eau et carburant, réhabilitons points d’eau et générateurs et menons des campagnes de santé publique. Ici aussi, une grande partie de la population dépend de son bétail pour se nourrir et avoir une source de revenus. Nous aidons celles et ceux qui ont perdu leurs troupeaux à cause de la sécheresse grâce à des programmes argent-contre-travail, des subventions et de la distribution de nourriture, là où elle est nécessaire. Nous rachetons les animaux les plus faibles et les plus mal en point, ce qui assure à leurs propriétaires un revenu vital. La viande est ensuite distribuée à la communauté.

Grâce à vos dons, Oxfam France a pu contribuer à améliorer la sécurité alimentaire de plus de 20 000 personnes dans le sud de la Somalie. Avec l’aide de l’affilié néeerlandais de la confédération Oxfam, l’African REscue Commitee (AFREC), une organisation locale, présente en Somalie depuis 1992, a mis en place un projet visant à : – améliorer l’accès immédiat à la nourriture – relancer l’agriculture – augmenter l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour les familles les plus vulnérables du district de Jilib au sud de la région du Moyen-Djouba. 

Concrètement, les actions d’Oxfam et de l’AFREC pendant la durée du programme (du 1er octobre 2011 au 31 janvier 2012) : -* Distributions de liquidités pour les 1 700 ménages les plus vulnérables -** Ménages sans accès à la terre, notamment les personnes âgées et les femmes seuls avec enfant -** 60 € par ménage pour un mois. _ Les distributions d’argent permettent à la fois d’apporter une aide d’urgence à ces familles et de stimuler l’économie locale. -* Distribution de kits agricoles pour 500 ménages -** Chaque kit contient 20 kg de maïs, 2 kg de haricots rouges, 200 g de semences maraîchères, une houe, une hache, un râteau, une machette et un coupe-coupe. _ Grâce à ces kits, les petits paysans peuvent relancer leurs cultures. -* Amélioration de l’accès à l’eau, des conditions d’hygiène et d’assainissement pour 1 250 ménages -** Distribution de kits d’hygiène, composés de savon, jerricanes et comprimés de purification de l’eau -** Réhabilitation de 20 puits ; construction de 10 nouveaux puits et défrichage des routes d’accès. -** Construction de 60 latrines à fosses, qui bénéficieront à 200 ménages -** Organisation de 6 campagnes de sensibilisation à l’hygiène. _ Offrir un meilleur accès à l’eau et informer les populations locales sur les règles d’hygiène de base permet de leur donner des outils durables et essentiels.

Notre action ici

L’aide d’urgence Début juillet, la confédération Oxfam a lancé un ambitieux appel à don pour financer la réponse humanitaire. La générosité du public nous a permis d’augmenter et d’adapter notre travail sur le terrain. Oxfam a aussi été au premier plan pour attirer l’attention sur cette crise et pour accélérer la réponse de la communauté internationale. Nous avons contribué à lancer la harte contre la fai, qui engage les pays signataires à prendre des décisions pour mettre fin aux phénomènes de famine et de crises alimentaires résultant de sécheresse, de prix alimentaires élevés et de conflits. Aux côtés de la FAO et du PAM, nous avons lancé un ppe pour que la communauté internationale déploye tous les moyens politiques, moraux et financiers nécessaires pour affronter cette crise. Fin juillet, alors que l’aide de la France ne s’élevait qu’à 10 millions d’euros, [Oxfam France a dénoncé avec vigueur->Conference-des-donateurs-a-Nairobi,1152] l’agitation politique et médiatique de Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture. Repris par de nombreux médias, notre travail de plaidoyer a porté ses fruits : 3 jours plus tard, [la France triplait son aide->La-France-engage-30-millions-d,1157] pour la crise alimentaire en Afrique de l’est ! 6 mois après le début de la famine, Oxfam a publié un rapport intitulé [« Un retard dangereux : Le coût d’une réponse tardive à des alertes précoces lors de la sécheresse de 2011 dans la Corne de l’Afrique »->Un-retard-dangereux-Le-cout-d-une,1282] qui dénonce la lenteur de la communauté internationale à apporter une réponse d’ampleur à cette crise. Alors que des signes annonciateurs d’une crise étaient visibles dès août 2010, aucune réponse d’ampleur n’a été déclenchée avant juillet 2011. Avec pour conséquences, des milliers de morts qui auraient pu être évitées et une réponse d’urgence, au coût financier bien plus élevé qu’une réaction plus en amont. – Aujourd’hui, c’est l’Afrique de l’Ouest qui est touchée par une crise alimentaire. En tirant les leçons des précédentes crises, et en attendant pas que la situation s’aggrave, [il est possible d’éviter une nouvelle catastrophe au Sahel en 2012.->En-agissant-maintenant-il-est,1281] Penser sur le long terme Cette crise n’était pas inévitable : Oxfam se bat pour changer les règles du jeu mondial, assurer la sécurité alimentaire de tous et soutenir l’adaptation aux conséquences du changement climatique. _ Cette crise, qui a mis en lumière les défaillances du système alimentaire mondial, démontre à quel point il est primordial de s’attaquer aux causes structurelles de la vulnérabilité alimentaire dans le monde. _ C’est-à-dire investir dans l’agriculture paysanne (élevage et agriculture), protéger les droits d’accès à la terre et aux autres ressources naturelles et apporter le soutien nécessaire pour faire face au changement climatique, à la hausse des prix et aux autres chocs qui les affectent. Les communautés doivent avoir leur mot à dire dans les décisions qui les concernent et les plus vulnérables doivent être mieux soutenus. Ce n’est pas un hasard si les personnes les plus affectées par la crise sont celles qui ont été le plus négligées jusqu’à aujourd’hui. Oxfam appelle à une transformation de la manière dont nous cultivons et partageons la nourriture afin que chacun et chacune ait suffisamment à manger. Dans un monde où nous disposons de suffisamment de nourriture pour tous, rien ne justifie que quiconque souffre de la faim. Nous devons changer la façon dont nous cultivons et partageons la nourriture car c’est là que réside le problème. Oxfam a lancé la campagne CULTIVONS pour combler les failles de notre système alimentaire défaillant, pour que les causes structurelles des crises comme celle-ci soient traitées. _ [Rejoignez le mouvement !->Cultivons-La-Terre-La-vie-Le-monde,1099]