Crise humanitaire : les réponses apportées par Oxfam

Bien connue pour son travail sur les causes profondes de la pauvreté, Oxfam est également reconnue pour son expertise en urgence humanitaire et plus particulièrement dans le domaine dit « WASH » (Water, Sanitation, and Hygiene – Eau, accès aux équipements sanitaires, hygiène). Ulrich Wagner travaille dans la cellule en charge des urgences humanitaires chez Oxfam. Il nous présente la façon dont Oxfam intervient, que ce soit en cas de conflit ou lors de catastrophes naturelles (tremblement de terre par exemple).

En cas de crise, comment Oxfam est-elle capable d'apporter une aide immédiate aux personnes touchées ?

Nous avons un système d'évaluation de la situation pour décider s'il faut intervenir. Grâce à nos équipes et à nos partenaires sur place nous pouvons mener des actions dès les premières heures ou les premiers jours. Bien sûr, si besoin nous envoyons des experts sur certains sujets et en renfort de nos équipes locales. Nous évaluons rapidement quelle réponse apporter sachant que les besoins à couvrir au début sont les plus essentiels : sécurité physique et médicale, alimentation, eau potable et toilettes (primordiales car elles permettent de limiter la propagation de maladies telles le choléra).

Oxfam est particulièrement reconnue pour son expertise en matière d’eau et d’assainissement (programmes « WASH »). Nous mettons en place des solutions variées, d’abord de manière temporaire dans les premiers jours de la crise, en acheminant de l'eau potable par camions-citernes par exemple, puis dès que possible avec des solutions pérennes : extension du réseau d’eau urbain, captage des sources, latrines durables, etc. Nous travaillons avec les communautés pour trouver ensemble les solutions les plus adaptées et promouvoir les bons comportements à adopter en matière d’hygiène.

En quoi peut-on dire qu'Oxfam est experte sur ces sujets ?

Notre expertise nous permet de développer nos propres solutions pour répondre aux besoins que nous identifions, grâce aux ingénieurs locaux et à des ingénieurs en appui que nous pouvons dépêcher sur place si nécessaire, et en nous appuyant sur les ressources présentes localement. Nous avons par exemple conçu des réservoirs d’eau en kit : démontés ils occupent peu de volume et peuvent être facilement acheminés sur une situation d’urgence par avion. Ils s’assemblent simplement, en quelques heures, et fournissent une solution durable pour stocker de manière saine et sécurisée de grandes quantités d’eau. Peu d’organisations sont capables de mettre en place un système d’approvisionnement en eau de haute qualité à n’importe quel endroit du globe !

Qu'est-ce qui vous rend fier dans l'approche humanitaire chez Oxfam ?

Nous avons des standards de qualité élevés et notre action s'inscrit dans le respect des normes internationales en matière de réponse humanitaire. Dans chaque situation, nous nous efforçons d'apporter la meilleure réponse, en fonction des spécificités locales et dans le respect de la population touchée.

Notre travail ne s'arrête pas à l'aide humanitaire d'urgence. Nous inscrivons nos actions dans la durée en partenariat avec les organisations locales pour reconstruire les moyens de subsistance et mener des programmes de prévention des risques, en utilisant les ressources présentes, cela afin de donner à nos partenaires les moyens d'être acteurs du développement.

Comment pouvons-nous jouer un rôle depuis la France ?

Le premier moyen d'action, ce sont les dons issus de la générosité du public : ils alimentent notre fonds dédié aux urgences qui peut être utilisé à tout moment pour lancer une réponse immédiate à une crise. Partout dans le monde, les besoins sont énormes, et chaque don compte pour y faire face ! En cas de très grave crise, nous décidons parfois de lancer une collecte spécifique, comme c'est le cas actuellement pour le conflit syrien, afin d’apporter une aide vitale aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent.

En parallèle des actions sur le terrain, nous menons des actions de pression auprès des gouvernements des pays riches afin d'agir sur les causes profondes et structurelles d'un conflit ou d'une catastrophe naturelle. On le sait, ce sont toujours les pays les plus pauvres qui sont les plus durement touchés – nous l'avons vu avec le tremblement de terre au Népal en 2015. Nous plaidons auprès des décideurs politiques pour obtenir des financements pour que les pays pauvres puissent faire face aux aléas climatiques plus fréquents ou afin de construire des services publics de santé et d’éducation accessibles à tous.