Eté 2014 : escalade du conflit à Gaza

Le 8 juillet 2014, le conflit s’intensifie entre Gaza et Israël. La région est plongée dans le chaos. En quelques semaines, maisons, écoles, hôpitaux et autres infrastructures essentielles sont détruites.

Entre le 7 juillet et le 26 août, plus de 2 100 Palestiniens ont trouvé la mort, dont près de 70%  de civils. 513 d’entre eux étaient des enfants. Plus de 11 100 Palestiniens ont été blessés et 71 Israéliens ont été tués.

Présents dans la région depuis les années 1950, nous avons rapidement adapté nos actions pour faire face à cette grave crise humanitaire. Nous avons pu venir en aide à plus de 665 000 personnes, soit plus du tiers de la population gazaouie, en fournissant de l’eau potable, un accès aux soins médicaux et à du matériel d’hygiène ainsi que des bons alimentaires.

La situation aujourd’hui

Malgré le cessez-le-feu signé le 26 août, la situation demeure tendue et les besoins de la population restent considérables.

  • Plus de 100 000 personnes ont perdu leur logement ;
  • 450 000 personnes, soit 1 personne sur 4, n'a pas encore accès à l'eau courante ;
  • La plupart des zones de Gaza sont privées d'électricité 18 heures par jour ;
  • Privés d'accès à leurs champs pendant 7 semaines, les agriculteurs n'ont pas pu préparer les prochaines récoltes, mettant en danger leur capacité à se nourrir pour les prochains mois.

Nous continuons nos programmes et, avec nos partenaires locaux, venons en aide à environ 350 000 personnes. Nous soutenons un hôpital ainsi qu’un cabinet médical mobile qui dispense des soins de base. Nous fournissons de l’eau potable et des services d’assainissement, et menons un projet de distribution de bons alimentaires qui permet aux familles les plus vulnérables de manger à leur faim et qui soutient l’économie locale.

Le conflit a eu un impact dévastateur sur l’agriculture et la pêche. Nous soutenons les hommes et les femmes dont les revenus dépendent de ces activités. Nous aidons également les productrices et producteurs locaux à améliorer la qualité de leurs produits et à les commercialiser, tout en soutenant les activités de défense de leurs droits menées par des organisations locales de la société civile.

Enfin, nous continuons notre travail de plaidoyer pour une paix durable.

Lever le blocus de Gaza

À moins de trouver des solutions à long terme pour garantir la croissance économique et le développement durable à Gaza, les affrontements militaires ne feront que se multiplier et aggraver l'insécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.

Le conflit entre Palestiniens et Israéliens exige une solution politique à long terme, qui ne pourra passer que par la fin du blocus de Gaza et une paix négociée conforme au droit international.

En place depuis sept ans, le blocus a ravagé l’économie gazaouie, empêché la plupart des habitants de sortir de la bande de Gaza, restreint l’accès aux services essentiels comme la santé et l’éducation, et coupé les liens entre les Palestiniens.

Avant même les frappes aériennes de l’été 2014, à Gaza, 90% de l’eau était impropre à la consommation. Plus de 40% de la population gazaouie, dont près de 50% de jeunes, se trouvent sans emploi et 80% reçoivent une aide internationale. Nombre d’industries clés, telles que le secteur de la construction, ont été décimées, l’importation des matériaux de base à Gaza n’étant pas autorisée. Les exportations représentent actuellement moins de 3% de leur volume d’avant le blocus, les produits agricoles et autres marchandises devant transiter par la Cisjordanie et toute exportation vers Israël demeurant interdite.

Le blocus avait laissé la population particulièrement dépendante des tunnels égyptiens pour son approvisionnement. La fermeture de ces tunnels par le gouvernement égyptien, à la mi-2013, a dès lors fortement aggravé la situation humanitaire à Gaza. La pénurie générale de carburant ainsi que les dommages subis par l’unique centrale électrique causent des coupures de courant pouvant durer de 12 à 16 heures chaque jour, d’où de nombreuses défaillances des réseaux d’approvisionnement en eau et d’assainissement et la difficulté pour les hôpitaux, les écoles et les petites entreprises de poursuivre leurs activités.

Avec les niveaux actuels de restrictions et des importations, il faudrait plus de 50 ans pour construire les 89 000 nouveaux logements, les 226 nouvelles écoles, ainsi que les hôpitaux, les usines et les infrastructures d’eau et assainissement dont la population de Gaza a besoin. Oxfam continuera d’appuyer la société civile et la population palestiniennes pour faire pression sur la communauté internationale afin d’obtenir une solution durable pour la Palestine et Israël.