Ethiopie : la pire sécheresse de ces trente dernières années

L’est du continent africain fait actuellement les frais d’une sécheresse sans précédent et l’Ethiopie, deuxième population du continent avec plus de 90 millions de personnes, est l’un des pays les plus affectés. Au cours des 18 derniers mois, les pluies ont été irrégulières ou inexistantes, une situation qui s’est aggravée à cause d’un épisode El Niño particulièrement puissant, plongeant l’Ethiopie dans la pire crise alimentaire que le pays ait connue depuis trente ans.

En Éthiopie, El Niño a un impact particulièrement important car plus de 80 % de la population vit de l’agriculture. Les Éthiopiens sont donc extrêmement vulnérables au dérèglement du climat et aux variations météorologiques. A cause de la sécheresse, les sources d’eau se sont asséchées, les récoltes n’ont presque rien donné et plus de 500 000 têtes de bétail sont déjà mortes.

Le nombre de personnes touchées augmente rapidement. De 2,9 millions de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire d’urgence début 2015, nous sommes passé à 4,5 millions en août puis à 8,2 millions à la mi-octobre, selon les estimations du gouvernement éthiopien et celles de l’ONU. En 2016, ce sont 10,2 millions d’Ethiopiens, soit 10% de la population, qui ont besoin d’une aide humanitaire pour faire face aux conséquences d’El Nino. La population manque cruellement d’eau potable et de vivres. Certains doivent marcher deux jours pour trouver de l’eau à donner à leur famille et à leurs animaux.

Le gouvernement éthiopien s’est rapidement saisi du problème et mène nombre d’opérations pour faire face à cette crise. Oxfam qui est présent dans plus de 25 pays en Afrique, intervient actuellement en Ethiopie dans les régions de Siti (région de Somali), Afar et Arsi occidental (région d’Oromie), et a porté assistance à environ 135 000 personnes jusqu’à présent. Oxfam prévoit de porter assistance à 777 000 personnes en leur assurant un accès à l’eau potable, à des installations sanitaires et à une aide alimentaire, ainsi qu’en soutenant leurs moyens de subsistance. 

Amina Hassen et Shukri Ige essaient de tirer de l’eau d’un puits creusé par les villageois, à Harisso. Elles s’échinent à remplir leurs poches en cuir, appelées kerid, depuis trois heures. Avec l’assèchement des trous de forage, il est de plus en plus difficile d’y puiser de l’eau.

 

 

« L’eau est essentielle à notre vie, à celle de notre bétail. Sans eau, nous ne sommes plus rien. Ma plus grande crainte est que les camions ne viennent plus apporter de l’eau. Si cela arrivait que deviendrions-nous ? »

 

 

Buho Asowe Eye avait un troupeau de 200 chèvres et brebis, ainsi que dix chameaux. Ces animaux étaient son unique source de revenus. Elle se nourrissait de leur lait et la vente de chèvres et de brebis lui rapportait de l’argent. Le manque d’eau et d’herbage a tué la plupart de ses animaux. Elle n’a plus qu’un chameau et dix chèvres et brebis.