RDC : le seuil des 500 personnes touchées par le virus Ebola est atteint

4 mois après le début de l’épidémie du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC), la situation n’est toujours pas maîtrisée. Les semaines à venir seront essentielles pour endiguer le virus, qui a déjà touché 500 personnes depuis son apparition le 1er août. Oxfam sur place est venu en aide à plus de 200 000 personnes, en apportant de l’eau potable et en menant un travail de sensibilisation pour se protéger contre le virus.

En raison de la peur qui règne au sein des communautés à l’Est de la RDC, Oxfam constate qu’il est difficile d’apporter de l’aide ou de prendre des mesures pour éviter la propagation de la maladie, d’autant que la population se retourne parfois contre ceux qui leur viennent en aide. Beaucoup d’habitants de la région ne savent pas à qui faire confiance alors que cela fait des années qu’ils sont en proie aux conflits et qu’ils sont délaissés par la communauté internationale et par l’État.

Milieu urbain et zones sous contrôle de groupes armés

Jose Barahona, directeur pays d’Oxfam en RDC : « Malgré l’apparent ralentissement du taux de transmission, de nouveaux cas en milieu urbain signifient que nous ne sommes pas à l’abri du danger. Dans les grandes villes, surtout quand il s’agit de lieux d’échanges majeurs, les populations côtoient un bien plus grand nombre de personnes. Il est aussi très préoccupant que 3 cas du virus aient été constatés dans un secteur où les groupes armés sont extrêmement actifs. Il s’agit de groupes hostiles, qui refusent de négocier, et notre capacité à atteindre les populations dans le besoin est extrêmement limitée. Nous ne pouvons pas prédire l’ampleur des conséquences si le virus continue à se propager en s’enfonçant dans les zones tenues par les rebelles. »
Un quartier de Beni est devenu un foyer de transmission, où de nouveaux cas sont déclarés pratiquement tous les jours depuis quelques semaines. Deux personnes sont également décédées dans la ville de Butembo, une place commerciale majeure qui abrite près d’un million d’habitants et qui est proche de la frontière avec l’Ouganda.
Trois cas dont un mortel ont été recensés dans la ville d’Oicha, une région où il est extrêmement dangereux de travailler du fait de la présence de groupes rebelles armés. Bien que le virus y soit jugé maîtrisé, des groupes armés ont lancé des attaques violentes contre des positions de l’armée autour de la ville de Beni ces dernières semaines.

Méfiance vis-à-vis des travailleurs humanitaires

À Mangina, le foyer de l’épidémie où 80 % des décès se sont produits, Oxfam a trouvé les habitants sous le choc et en colère que leurs proches soient morts si rapidement et leurs dépouilles emportées. Bien que la majorité de la population soit consciente de la gravité du virus et s’efforce activement de rompre la chaîne de contamination, ceux qui ignoraient tout du virus Ebola étaient terrorisés et les rumeurs allaient bon train.

José Barahona ajoute : « C’est la toute première fois que les populations sont confrontées au virus Ebola, il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elles soient sous le choc et effrayées. Si on ajoute à cela l’arrivée d’agents de santé revêtus d’une combinaison qui leur donne l’allure de cosmonautes, et le fait que cela fait des décennies qu’elles vivent sous la menace constante de violences, il est facile de comprendre combien la situation doit leur paraître effrayante. »

L’intervention d’urgence d’Oxfam : 

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Des femmes congolaises lavent leurs mains à un point de chloration de l’eau installé par Oxfam. Oxfam a été une des premières organisations à intervenir après la nouvelle épidémie d’Ebola dans la région du Nord-Kivu et Ituri.;

Oxfam a déjà aidé 202 551 personnes à Beni, Ituri et Goma, par la fourniture d’eau potable et par des actions de sensibilisation menées auprès des communautés locales pour mieux faire comprendre les méthodes de transmission du virus Ebola et pour dissiper les mythes et les craintes que les populations peuvent avoir.

Concrètement, Oxfam a :

  • Installé plus de 500 points de lavage des mains dans des espaces publics, tels que centres de santé, marchés, restaurants, parkings,
  • Installé des points de chloration de l’eau, des douches, des latrines, dans les centres de santé, et traité des millions de litres d’eau au chlore,
  • Distribué plus de 150 kits de lavage des mains dans les écoles au sein des zones affectées,
  • Cartographié les espaces publics où se réunissent fréquemment les habitants (églises, écoles, marchés…) pour y diffuser des messages de prévention,
  • Sensibilisé et informé les journalistes radio locaux, les professeurs, et les chefs de districts sur les modes de transmission de la maladie. Des messages de prévention ont aussi été affichés dans les maisons funéraires.

Par votre don, vous nous aidez à sauver des vies maintenant et demain en contribuant au fonds d’urgence de la confédération Oxfam, ce qui nous permettra de déployer nos opérations d’urgences au plus vite.

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