Protéger les civils dans les conflits

Les conventions de Genève ont 65 ans cette année, mais l’heure de leur mise à la retraite n’est pas encore venue : les principes fondamentaux de « discrimination » entre civils et combattants et de « proportion » lors de l’usage de la force demeurent terriblement d’actualité.

Des normes internationales relatives à la « responsabilité de protéger » et à « la protection des civils lors des conflits armés » qui incluent, et parfois complètent, celles du Droit international humanitaire ont été développées au cours de la dernière décennie.

Chaque année, des dizaines de milliers de civils sont tués dans des conflits. De la Syrie au Soudan du Sud, du conflit israélo-palestinien à la République démocratique du Congo en passant par l’Afghanistan, les conflits dans le monde tuent, mutilent, déplacent des centaines de milliers de civils.

Pour Oxfam, protéger les populations et assurer leur droit à vivre en sécurité est indispensable.

En situation de crise ou de conflit, Oxfam souligne qu’une protection efficace des civils va au-delà d’un encadrement strict de l’usage de la force. Dans un juste équilibre entre assistance et protection, l’ensemble des acteurs doivent agir en amont des crises. La vulnérabilité préexistante des populations civiles est le principal facteur aggravant en cas de conflit. Elle ne peut ainsi se combattre que par des stratégies de résilience efficaces, dont le but premier est de renforcer la capacité des groupes de la société civile et des communautés, notamment les plus vulnérables (femmes, enfants…) à mieux gérer les situations de crises et de conflits.

Protéger les civils, une responsabilité des Etats

La France, membre permanent du Conseil de Sécurité et 4ème exportateur d’armes au monde, est directement impliquée, au plus haut niveau, dans la prévention et la résolution des conflits. Oxfam France interpelle régulièrement l’Etat français pour que les populations civiles soient mieux protégées dans les conflits armés, notamment via :

  • La définition des mandats des opérations de maintien de la paix et leur mise en œuvre sur le terrain (par exemple la MONUC en République démocratique du Congo)
  • Le soutien et la formation des acteurs locaux de sécurité (police et armée)
  • La réponse aux besoins humanitaires, sur la base de besoins objectifs et indépendamment de toute considération stratégique
  • La prévention des conflits et des catastrophes, et le renforcement de la résilience des communautés qui y font face
  • Le soutien à des processus politiques de sortie de crise qui soient durables, justes, et qui associent les plus vulnérables (femmes, déplacés,réfugiés, etc.)
  • Un meilleur contrôle des transferts d’armes vers les pays et zones en conflit
  • L’adoption de mesures coercitives et des sanctions ciblées sur les parties au conflit et les responsables d’exactions afin de garantir le respect du Droit International Humanitaire