Sahel : des voix du Niger entendues en France ?

Le 10 avril, Oxfam France a accueilli Hassane Baka et Ramatou Abdou Beidi, membres d'associations paysannes nigériennes. Le but de cette visite ? Rencontrer décideurs politiques et journalistes pour tirer la sonnette d'alarme sur la situation des éleveurs et agriculteurs du Niger, et au-delà, de toute la région du Sahel. Portraits.

 

 

Depuis 11 ans, Hassane Baka coordonne les activités de l'Association de Redynamisation de l'Elevage au Niger (Aren), à Maradi, dans le sud du pays. Un pays où la crise alimentaire frappe une année sur trois. L'Aren lutte pour que les droits des éleveurs – une des catégories sociales les plus marginalisées- soient respectés et que leur situation de vulnérabilité soit atténuée. L'association, qui est membre du Réseau des organisations d'éleveurs et pasteurs du Sahel illital Maroobé, accompagne les éleveurs dans le travail de plaidoyer pour la promotion de politiques plus inclusives et pour un développement durable réel au Niger. _ Hassane Baka s'alarme de ce que cette année encore, la situation s'annonce comme "extrêmement grave et c'est un schéma apocalyptique qui se dessine pour les troupeaux. La sécurité physique des pasteurs n’est pas garantie, et aujourd’hui, même le lait, aliment de base, se fait rare".

 

 

Ramatou Abdou Beidi est chargée de la promotion féminine au sein de la lateforme paysanne du Nige. Elle est également membre du Conseil d'administration du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l'Afrique de l'ouest (OPP). Depuis 2008, Ramatou Abdou Beidi travaille sur le renforcement de capacités des femmes, l'accès des femmes aux ressources (terre, eau, crédits intrants, etc.). Au sein du ROPPA, elle fait figure de leader et de porte-voix sur les questions de genre, notamment sur l'importance de la contribution des femmes à la sécurité alimentaire et l'affirmation de leur rôle spécifique au sein des exploitations familiales. "Les crises alimentaires au Sahel ne sont pas une fatalité, des solutions existent ! Au Niger, il faut privilégier l’agriculture familiale car ce sont ces exploitations qui nourrissent les familles dans un pays où les céréales constituent la base de l’alimentation de 80% de la population. Pour lutter contre les crises, il faut former la population, à commencer par les organisations paysannes, leur fournir du matériel, des outils, des semences et des parcelles de terrain".

 

Après une conférence de presse mardi matin, M. Baka et Mme Beidi se sont rendus au ministère des Affaires étrangères et au Centre de crise pour faire valoir les besoins de la région en terme de financements pour prévenir la grave crise alimentaire que pourrait connaître le Sahel dans les prochains mois si rien n'est fait dès maintenant. Retrouvez les témoignages d'Hassane Baka et Ramatou Abdou Beidi sur [RFI->http://www.rfi.fr/afrique/20120410-oxam-france-appelle-dons-crise-alimentaire-sahel], [Métro->http://www.metrofrance.com/info/famine-au-sahel-alerter-avant-la-catastrophe/mldj!GlM2VywKdiCQ/] et l'[Express->http://blogs.lexpress.fr/afrique-en-face/2012/04/10/une-guerre-invisible/].

Aller plus loin

[En savoir plus sur la situation au Sahel->Crise-alimentaire-au-Sahel,1338][Donner pour lutter contre la crise au Sahel->Crise-alimentaire-au-Sahel-agir,1341][Lire le témoignage de Son Allah Maitchangal qui participe à un programme "argent contre travail" d'Oxfam->Niger-contre-les-secheresses-a,1336]