Tsunami, 10 ans après: retour sur la plus grande opération humanitaire d’Oxfam

Il y a dix ans, un terrible tsunami frappait quatorze pays de l’Océan Indien, faisant 230 000 morts, détruisant les habitations d’1,7 million de personnes et affectant 5 millions de personnes au total. Face à cette catastrophe sans précédent, l’immense élan de générosité du public a permis à la confédération Oxfam de mener sa plus grande intervention d’urgence, dans sept pays affectés simultanément.

Entre 2004 et 2009, Oxfam et ses partenaires ont ainsi aidé environ 2,5 millions de personnes. Immédiatement après le tsunami, Oxfam a fourni des abris à plus de 40 000 personnes et acheminé de l’eau potable par camion. Au cours des trois années suivantes, Oxfam a fourni plus de 300 millions de litres d’eau à Aceh, en Indonésie, une des régions les plus durement touchées par la catastrophe.

Le travail d’Oxfam et de ses partenaires a consisté notamment à renforcer ou à construire plus de 10 800 puits, 90 forages et 55 réseaux de distribution d’eau. A Aceh, un réseau municipal alimentant 10 000 personnes en eau a été construit et les communautés locales ont été formées à son entretien.

Oxfam a également aidé 960 000 personnes supplémentaires à améliorer leurs revenus, soit en les recrutant pour participer à l’évacuation des débris ou en restaurant leurs moyens de subsistance : remplacement de bateaux de pêche, construction de nouveaux quais en Indonésie et en Somalie, amélioration des techniques agricoles… Oxfam a aussi contribué à la construction ou réparation d’une centaine d’écoles en Indonésie et au Myanmar.

Dix ans après, que sont devenus les survivants du tsunami soutenus par Oxfam ?

Dix ans après le tsunami, une équipe d’Oxfam est retournée à Banda Aceh, en Indonésie, pour retrouver certaines des personnes qu’elle a soutenues et qui ont depuis reconstruit leurs vies.

Voici des extraits de leurs témoignages.

T Bukari, pêcheur de la petite communauté de Lhok Seudu, survivant du tsunami de 2004

T Bukhari est un pêcheur de la petite communauté de Lhok Seudu, gravement touchée par le tremblement de terre et le tsunami. Il raconte l’action d’Oxfam dans son village.

"J’ai vu l’immense vague du tsunami arriver sur notre village. Elle était tellement grande. Elle a inondé les terres. Nous avons tous fui. C’était le chaos. Notre village a été sérieusement affecté, mais, par chance, seuls trois des habitants ici sont morts.

Nous avons contacté Oxfam à Banda Aceh juste après le tsunami. Ils sont venus au village pour évaluer les dégâts et voir s’ils pouvaient aider. Ils ont dû venir par bateau car la route était trop endommagée. Oxfam a finalement été avec nous pendant trois ans.

Nous avons fait confiance à Oxfam car vous nous avez écoutés et avez échangé avec nous pour savoir quels étaient nos besoins. Vous avez compris que nous étions des pêcheurs et que nous voulions rester ici. Vous ne nous avez pas forcés à nous éloigner de nos vies. Après ces trois années, notre village allait mieux qu’avant car nous avions tous des maisons et de l’eau."

Noni Delfina a fui le tsunami de 2004 à vélo.

Fin 2004, Noni Delfina étudiait à l’université pour devenir ingénieure agronome. Elle a fui le tsunami sur son vélo avec sa sœur. Séparées pendant leur fuite, elles se sont cherchées pendant trois jours, ne sachant pas si l’autre avait survécu. Noni a ensuite été employée par Oxfam, à divers postes.

"Je suis devenue traductrice ‘Eau et assainissement’ pour les distributions d’urgence et j’aidais dans les tentes. Comme j’avais des compétences en agronomie, après ça, on m’a employée comme chargée de projet ‘Moyens de subsistance’.

On ne m’a pas fait sentir que j’étais une locale ou que je venais d’un poste inférieur. Nous étions au même niveau. Tout le monde était très humain avec moi. Ils me respectaient et me traitaient comme une égale.

Parfois, je regarde en arrière et je suis inquiète, surtout parce que des tremblements de terre arrivent encore régulièrement. Mais nous devons aller de l’avant. A l’intérieur, nous vivons encore avec ça, et nous avons parfois peur."

Hasyimi, survivant du tsunami de 2004, IndonésieHasyimi vivait à Lamno, dans la province d’Aceh Jaya, une autre zone côtière dévastée par le tsunami. Influent dans sa communauté, Hasyimi a participé à différents programmes d’Oxfam.

"Après le tsunami, alors que nous reconstruisions notre communauté, Oxfam m’a accordé une subvention pour que je puisse acheter un ‘becak’ (moto-taxi). Je l’utilisais pour transporter les habitants du village et les enfants qui allaient à l’école, comme un service volontaire.

J’ai mené la coordination de ma communauté pour le programme argent contre travail d’Oxfam. Nous étions payés 50,000 IDR (3,30€) par jour pour nettoyer les débris de nos routes et de nos terres agricoles, et pour reconstruire des clôtures. C’était un programme important, particulièrement parce que nous avons aussi construit une nouvelle route en béton à travers notre village pour que les gens puissent aller plus facilement de leur terrain aux marchés voisins. Presque tout le monde dans notre village a participé à la construction de la route. Après ce programme, Oxfam a construit 30 maisons ici et j’ai supervisé les travaux.

Depuis cette période, j’ai acheté et développé deux étangs à poissons et je dirige aujourd’hui une entreprise prospère. Nous avons reconstruit notre communauté et nous sommes pleins d’espoir pour notre avenir."