Bientôt la fin du bras de fer des impôts de l’uranium ?

Depuis des mois, le géant français du nucléaire, AREVA, négocie dans le plus secret avec le Niger, pour tenter de payer le moins d’impôts possible dans ce pays parmi les plus pauvres au monde, mais aussi quatrième producteur mondial d’uranium.

Depuis le mois de novembre, avec le ROTAB, association nigérienne, nous nous mobilisons pour faire la lumière sur ses négociations et demander à AREVA… tout simplement de payer ses impôts, comme tout le monde !

Vous avez été 15 000 à signer notre pétition pour demander des négociations justes et transparentes et, au Niger, de nombreuses manifestations ont eu lieu pour réclamer transparence et justice dans ces négociations. Organisés par une cinquantaine d’associations, syndicats et ONG, elles ont rassemblé des milliers de personnes.

Avec la publication de notre rapport « AREVA au Niger : à qui profite l’uranium ? », nous avons réussi à attirer l’attention des médias : ainsi le Monde, France inter, la Croix, Mediapart, l’Humanité, RFI, Jeune Afrique, les Echos, le Guardian… et beaucoup d’autres ont parlé de notre campagne.
Nous avons à plusieurs reprises rencontré des représentants d’Areva et du gouvernement français. Plusieurs député-e-s se sont également mobilisé-e-s sur le sujet et ont directement interpellé le gouvernement sur la question.

Début février, la France, actionnaire à plus de 80% d’AREVA, nous a enfin entendu : Pascal Canfin, ministre du développement, a souligné la nécessité de trouver un accord qui soit « compatible avec le développement du Niger » et considéré que les demandes du gouvernement nigérien étaient « légitimes ».

Au Niger, en mars derniers, le ministre des Mines a été entendu par le Parlement sur ce sujet.

Depuis, malgré ces signes encourageants, les négociations continuent dans l’opacité. Il semble cependant que les négociations devraient enfin aboutir très prochainement. Reste à savoir si le contrat entre le Niger et Areva exigera bien de l’entreprise  qu’elle paye effectivement  les impôts définis par les lois nigériennes. Les seules exonérations de TVA dont bénéficie AREVA ont coûté de 10 à 15 millions d’euros par an au budget du Niger en 2012 et 2013. Des sommes qui permettraient pourtant de financer les services essentiels aux populations vulnérables du pays.


Cet article a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.