Construisez un monde meilleur chaque année avec nous

Comme à chaque mois de décembre, Oxfam dresse le bilan de l’année écoulée. Et 2016, grâce à votre soutien, a été riche en actions et en avancées : lutte contre l’évasion fiscale, taxe sur les transactions financières, aide publique au développement, soutien à l’aide humanitaire d’urgence. L’heure du bilan est également l’occasion de mesurer le chemin qui reste à parcourir et de se projeter dans les combats qui nous attendent en 2017.

Se mobiliser pour un monde AEgalité !

Nous avons commencé 2016 par la publication de notre rapport sur les inégalités et un chiffre édifiant : les 62 personnes les plus riches au monde détenaient autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Elles étaient 388 il y a cinq ans. Paru au moment du Forum de Davos, qui réunit chaque année sur les hauteurs suisses l’élite mondiale de la finance et de la politique, ce chiffre rappelle une réalité criante : celle d’une économie au service de quelques-uns et de l’abîme qui se creuse entre riches et pauvres.

Premier moteur de ces inégalités croissantes, un système fiscal injuste et déconnecté de toute activité économique réelle, qui profite aux plus riches, particuliers comme multinationales. Ces derniers se soustraient à leur juste part d’impôts en profitant d’un réseau de paradis fiscaux, et c’est aux plus pauvres d’en payer le prix : politiques d’austérité, détérioration des services publics essentiels…partout dans le monde.

Au jeu du moins d’impôts, auquel de nombreux Etats se prêtent désormais en rentrant dans la course à la concurrence fiscale, Oxfam, avec ses partenaires, fait front ! La justice fiscale a été notre priorité cette année.

Notre pétition en faveur de la justice fiscale et pour mettre fin à l’ère des paradis fiscaux a reçu plus de 350 000 soutiens à travers le monde. Elle a été remise le 30 novembre 2016 à l’eurodéputée Pervenche Berès, à Bruxelles et  est le symbole de l’importante mobilisation citoyenne qui accompagne et donne sa légitimité à notre travail de plaidoyer. 

En 2016, l’évasion fiscale défraie la chronique

Les scandales d’évasion fiscale ont été nombreux durant cette année 2016.  Panama Papers, Bahama Leaks, BNP Paribas, Apple, Engie, BASF… La liste est longue, mais qu’en est-il des solutions ?

Oxfam se penche sur la question et apporte des réponses. Juste avant les Panama Papers, nous avons ainsi publié une étude : « En quête de transparence : sur la piste des banques françaises dans les paradis fiscaux ». En reprenant les informations publiées par les principales banques françaises, nous montrons le décalage entre les activités réelles des banques et celles qu’elles déclaraient dans les paradis fiscaux, témoignant de transferts artificiels de bénéfices afin de profiter des avantages fiscaux mais aussi règlementaires offerts dans les paradis fiscaux.

Un mois plus tard éclatait le scandale des Panama Papers. Reposant sur la fuite sans précédent de 11,5 millions de fichiers de Mossack Fonseca, ils démontrent l’ampleur des pratiques d’évasion fiscale utilisées par les particuliers et les multinationales pour dissimuler leurs actifs. Face à ce système organisé mettant en lumière les failles du système fiscal international, Oxfam milite pour la transparence fiscale, outil dissuasif contre l’évasion fiscale.

Une demande que nous avons portée dans notre plaidoyer sur la loi « Sapin 2 ». Avec nos partenaires associatifs, nous avons demandé l’obligation de transparence fiscale pour les multinationales et leurs filiales dans tous les pays où elles sont implantées. Nous avons eu une victoire d’étape pour ce « reporting pays par pays public », grâce à vous : envoi de cartes d’interpellation à vos députés au cours de l’année, mobilisation massive sur les réseaux sociaux et devant l’Assemblée nationale au moment du passage de la loi. Votre voix a été entendue et a renforcé le travail de pression de long terme mené par nos équipes et nos partenaires. En six mois, le Gouvernement est passé d’une nette opposition au reporting pays par pays public à une timide avancée vers plus de transparence en octobre 2016.  En 2017, restez avec nous, pour une suite au niveau européen dès mars !

APD: la voix des plus vulnérables résonne à l’Assemblée nationale

A chaque étude du projet de loi de finance (PLF) par le Parlement, Oxfam répond présent. A travers lui sont en effet décidés, chaque année, des budgets alloués à l’aide publique au développement (APD).

La France ne consacre aujourd’hui que 0,37 % de son revenu national brut à la solidarité internationale alors qu’elle s’était engagée en 2005 à y allouer 0,7% de son RNB. Le quinquennat de François Hollande, loin d’aller dans le sens des promesses faites, a été marqué par une baisse sans précédent de 21 % de ce budget. Le dernier budget du quinquennat était l’occasion de rectifier le tir en s’appuyant sur des solutions qui ne grèvent pas d’autres budgets. Parmi elles, l’élargissement de la taxe sur les transactions financières (TTF) aux opérations intra-journalières les plus spéculatives, permettrait de dégager 2 à 4 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Au-delà d’un engagement présidentiel, il s’agit là d’une nécessité absolue pour les centaines de millions de personnes qui souffrent de la pauvreté et sont directement affectées par le changement climatique.

Votre mobilisation avait permis de mettre en place la TTF en France dès 2012. Cette année, nous nous sommes de nouveau mobilisés ensemble, via les réseaux sociaux, pour une aide publique au développement plus ambitieuse, financée grâce à une TTF élargie.

On ne le répètera jamais assez : l’interpellation publique des députés, associée à notre travail de plaidoyer sur le long terme, fonctionne ! Malgré un énorme lobby bancaire exercé auprès des députés, Oxfam et ses partenaires a obtenu deux avancées majeures : l’élargissement de la TTF aux opérations intra-journalières et l’augmentation de son taux de 0,2 à 0,3%, soit 3 à 5 milliards d’euros de recettes supplémentaires en perspective. Une victoire majeure ! 

Le projet de loi de finance sera définitivement adopté à la fin du mois de décembre. Nous resterons mobilisés jusque-là et vigilants afin que les parlementaires ne cèdent pas aux pressions de la finance, très peu soucieuse des enjeux de solidarité internationale.

La taxe européenne sur les transactions financière : belle avancée !

Le 10 octobre 2016, après des mois de reculades et d’avancées, les négociations sur la taxe européenne sur les transactions financières ont franchi une étape décisive. Suite à des années de travail de recherche, de pression, de sensibilisation et de mobilisation de la société civile, dix ministres des finances de l’Union européenne se sont engagés à parvenir à un accord final d’ici la fin de l’année 2016 sur les opérations financières qui seront taxées via ce dispositif. Si cette avancée peut paraître quelque peu technique, il s’agit bien là d’un pas important pour la mise en place effective de la TTF européenne. Cette taxe, qui permettra de rapporter jusqu’à 22 milliards d’euros par an, est un signal encourageant qui remet définitivement la finance dans le bon sens !

Mais, comme toujours, le combat ne s’arrête pas là : dans les prochains mois, Oxfam suivra attentivement la feuille de route qui doit permettre de faire de la TTF européenne, l’outil de solidarité qu’elle est censée être. Seuls des taux ambitieux permettront en effet de dégager les recettes nécessaires et un sommet sur l’affectation de cette taxe doit être organisé afin de s’assurer qu’elle réponde aux enjeux de solidarité internationale et au défi du changement climatique.

Ce cheminement vers une taxe européenne sur les transactions financières à travers un parcours on ne peut plus sinueux montre que la détermination paie et qu’à l’issue des combats que nous menons ensemble, se trouvent de belles victoires qui font reculer la pauvreté et les inégalités

Nous ne pourrions ces combats sans le soutien que vous nous apportez depuis de nombreuses années. Merci !

Pour la justice climatique : passer des paroles aux actes

L’année 2015 avait été marquée par la signature historique de l’Accord de Paris par 195 pays, lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP21).

Le 4 novembre 2016, l’Accord de Paris est officiellement entré en vigueur après avoir été ratifié par plus de 100 pays (dont la Chine, les Etats-Unis et l’Union européenne), représentant ensemble plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Même si cet accord est insuffisant pour limiter le réchauffement, cette ratification montre que les Etats ont acté de l’urgence d’agir contre la crise climatique. Sur le papier seulement ?

Dans la réalité, Oxfam se concentre sur la question des financements pour l’adaptation au changement climatique des pays en développement. Alors que les pays riches se sont engagés à verser chaque année 100 milliards de dollars aux pays les plus pauvres, Oxfam a rappelé en amont de la COP22 qui s’est tenue en novembre 2016 à Marrakech que des fonds manquent à l’appel. Sur les 41 milliards de dollars que les pays riches déclaraient verser chaque année, 11 à 21 milliards étaient réellement alloués à l’action climatique et seulement 4 à 8 milliards de dollars étaient destinés à l’adaptation des pays les plus pauvres. Des montants loin d’être suffisants.

La tenue de la COP22 au Maroc est également un triste rappel pour le continent africain, le plus gravement touché par les conséquences du changement climatique et ses menaces sur la sécurité alimentaire et la pauvreté. Combiné à l’un des plus puissants épisodes El Nino de l’histoire, 60 millions de personnes se trouvent aujourd’hui menacées par la faim. En intervenant dans plus de 22 pays impactés, Oxfam est aux premières loges pour témoigner de l’urgence de la situation.

Depuis octobre 2015, vous vous êtes mobilisés à nos côtés pour alerter les gouvernements sur cette l’urgence: vous êtes déjà plus de 30 000 soutiens à travers le monde à avoir signé notre pétition. Chaque signature est pour nous une voix supplémentaire en solidarité avec les populations les plus vulnérables.

Porter assistance aux réfugiés en Syrie

Alors que le conflit en Syrie ne montre aucun signe d’apaisement, des centaines de milliers de personnes se trouvent dans une situation critique et sont exposées à une violence continue. Sur une population de 22 millions d’habitants, la moitié a fui les zones de combat et plus de 13,5 millions ont urgemment besoin d’aide humanitaire.

Depuis que le conflit a éclaté, en mars 2011, plus de 300 000 personnes ont été tuées en Syrie. La crise ne fait qu’empirer, affectant aujourd’hui plus de 13,5 millions de personnes, dont 6,1 millions déplacées à l’intérieur de leur territoire, qui ont besoin d’une aide d’urgence. Plus de 4,8 millions de personnes ont fui dans les pays voisins, notamment en Jordanie, au Liban et en Turquie. Les trois quarts d’entre eux sont des femmes et des enfants..

En Syrie, en Jordanie et au Liban, Oxfam porte assistance à plus de 2 millions de personnes, en leur fournissant de l’eau potable, des installations sanitaires et en apportant un soutien vital aux familles qui ont tout perdu. Des systèmes de canalisation d’eau sont en cours de développement pour le camp de réfugiés de Za’atari, en Jordanie, et dans les communautés d’accueil de la vallée de la Bekaa, au Liban.

Fournir une aide humanitaire est vital mais ce n’est pas suffisant. Nous continuons de réclamer à toutes les parties au conflit l’arrêt des transferts d’armes, la garantie d’un accès humanitaire et la protection des civils, que ce soit en Syrie ou dans les pays voisins.

Nous appelons enfin les pays riches à s’engager à financer la réponse humanitaire à la crise syrienne et à réinstaller 10 % de la population de réfugiés syriens enregistrés d’ici à la fin 2016.

Poursuivre la mobilisation, développer nos actions

Les défis que relève Oxfam ont une ampleur globale. Ils demandent l’engagement et la détermination de tous car les avancées et grandes victoires ne s’obtiennent pas en un jour, seuls. Pour mettre en œuvre le pouvoir citoyen contre la pauvreté, Oxfam s’appuie sur l’énergie de ses sympathisants, bénévoles, salariés. C’est tous ensemble que nous pouvons aller toujours plus loin dans la lutte contre la pauvreté.

En 2017 nous comptons sur tout votre soutien et votre énergie pour :

–       Dénoncer l’accroissement des inégalités et la responsabilité des grandes entreprises dans ce système économique à deux vitesses.

–       Faire pression au niveau européen afin d’obtenir un reporting public pays par pays complet pour toutes les multinationales.

–       Se mobiliser une ultime fois pour que la taxe sur les transactions financière devienne une des grandes avancées sociales européennes.

–       Faire entendre la voix de la solidarité internationale tout au long de la campagne présidentielle.

–       Rappeler sans cesse que la lutte contre le changement climatique ne pourra se faire que par le financement de l’adaptation des pays les plus pauvres et les premiers impactés.

Ensemble, nous pouvons le faire !