Contre l’opacité des paradis fiscaux, demandez à Nicolas Sarkozy d’agir !

La fraude fiscale des multinationales coûte plus de 125 milliards d’euros par an aux caisses des pays du Sud, c’est-à-dire exactement la somme que les Nations unies demandent pour réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015.

Premières clientes des paradis fiscaux, les entreprises multinationales ont une véritable responsabilité dans l’hémorragie fiscale des pays du Sud. Elles ont développé un ensemble de mécanismes complexes pour rediriger leurs profits vers les paradis fiscaux et judiciaires et éviter ainsi de payer des impôts. Qu’il s’agisse d’évasion fiscale, ou de fraude fiscale, le résultat est le même : les Etats, au Sud comme au Nord, se voient amputés des ressources qui devraient abonder leur budget pour financer des politiques publiques.

Les rapports financiers des entreprises sont à ce jour tellement opaques qu’ils ne permettent pas de connaître, pour chaque pays où elles sont implantées, le nom de leurs filiales, leur chiffre d’affaire, le nombre de salariés, leurs bénéfices réalisés, ainsi que les impôts payés. La lutte affichée de la France contre les paradis fiscaux ne saurait être crédible sans une plus grande exigence de transparence vis-à-vis des entreprises françaises, et internationales, sur la réalité de leurs activités dans ces territoires. Nicolas Sarkozy s'est prononcé à de nombreuses pour la lutte contre les paradis fiscaux. En janvier dernier, à Davos, il a déclaré "les paradis fiscaux, les pays où l'on pouvait loger n'importe quel argent dans n'importe quelle condition, ce n'est plus tolérable."

Dans le cadre de la campagne internationale Action mondiale Stop paradis fiscaux, nous vous proposion de lui demander de profiter de la présidence française du G20 pour passer aux actions concrètes et mettre fin à l'opacité financière de ces territoires de non-droit !

Un site de campagne ww.g20stopparadisfiscaux.org (aujourd'hui inaccessible), traduit en 7 langues, permettait d'agir.

Vous pouviez aussi envoyer une carte postale avec le message suivant à Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie et des Finances, pour exiger la mise en œuvre du principe de transparence financière des multinationales et lutter contre la fraude fiscale des multinationales via les paradis fiscaux :

Madame la Ministre,
Les pays en développement doivent bénéfi cier des recettes fi scales suffisantes pour mettre en place des politiques publiques à destination de leurs populations. Pour cela il est fondamental de s’attaquer à la corruption et à l’évasion fi scale, facilitée par les paradis fiscaux, qui grèvent leurs finances publiques.
C’est pourquoi nous vous demandons en 2011 :
  • d’imposer, avec vos partenaires européens, aux entreprises de l’industrie extractive la publication annuelle des sommes qu’elles versent aux gouvernements de chaque pays dont elles exploitent le sous-sol. La décision américaine de juillet 2010 de lutter contre la corruption dans ce secteur doit être renforcée par une mesure européenne rapide et ambitieuse.
  • de veiller à ce que, au sein du G20 comme de l’Union européenne, la question des utilisateurs des paradis fiscaux soit traitée, par l’exigence d’une vraie transparence financière des entreprises multinationales pays par pays (nom de toutes les filiales, chiffre d’aff aires, bénéfices, impôts payés et nombre de salariés).
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, mes salutations respectueuses.