Procès Luxleaks : la relaxe est la seule issue acceptable

Action en soutien à Antoine Deltour, Raphaël Halet et Edouard Perrin devant l’Ambassade du Luxembourg à Paris

Mercredi 29 juin à 15h00, au moment où sera prononcé le verdict du procès des lanceurs d’alertes du Luxleaks [1], les organisations de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires organisent une action de mobilisation devant l’Ambassade du Luxembourg à Paris.

L’action en soutien à Antoine Deltour, Raphaël Halet et Edouard Perrin, se tiendra devant l’ambassade du Luxembourg le mercredi 29 juin à 15h00 (33, avenue Rapp 75007, Paris).

Dans l’esprit d’une Fanzone, les participants réagiront au « match » qui oppose les lanceurs d’alerte aux multinationales.

Les porte-paroles des organisations seront présents. Opportunité photo – plus d'informations ici

 

Pour les organisations de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires : « Il serait inacceptable qu’à l’issue de ce procès Antoine Deltour, Raphaël Halet et Edouard Perrin soient condamnés pour un acte motivé par la préoccupation de l'intérêt général. Au vu de l’immense service rendu aux Etats membres de l’Union européenne, toute peine (même avec sursis) prononcée à leur encontre enverrait un message incompréhensible aux citoyens. Cela reviendrait en effet à affirmer que ce ne sont pas les entreprises multinationales qui pratiquent l'évasion fiscale ou les cabinets qui l’organisent qui sont condamnées, mais ceux qui dénoncent leurs pratiques ». « Les lanceurs d’alertes devraient être remerciés, et non punis ; il n’y a pas d’autre issue acceptable à ce procès que la relaxe ».

Quelle que soit l’issue du procès, nos organisations insistent sur l’urgence d’offrir un statut global et protecteur aux lanceurs d’alerte. Elles appellent notamment le Gouvernement et les parlementaires français à rectifier le tir dans la loi Sapin 2 [2]. En effet, la définition adoptée le 9 mai dernier en première lecture à l’Assemblée ne protège pas ceux qui, comme Antoine Deltour, dénoncent « une menace ou un préjudice grave pour l’intérêt général ».

Nos organisations rappellent également que ce procès n’aurait jamais eu lieu si de véritables mesures de transparence fiscale étaient en vigueur. Plus précisément, le reporting pays par pays public permettrait de rendre publiques les informations sur les activités et les impôts que les multinationales payent dans tous les pays où elles sont présentes. Or, dans la Loi Sapin2, le compte n’y est pas : les députés ont en effet adopté en première lecture un reporting qui n’inclut pas l’ensemble des pays où les multinationales ont des activités mais uniquement ceux où elles ont un nombre minimum de filiales [3].

Nos organisations les appellent à étendre, en 2ème lecture, ce reporting public à tous les pays sans conditions : un critère indispensable pour lutter efficacement contre l’évasion fiscale, prévenir de nouveaux scandales et éviter que des citoyens comme Antoine Deltour, Raphaël Halet et Edouard Perrin ne se retrouvent injustement sur le banc des accusés.

Contact

Caroline Prak
cprak@oxfamfrance.org
06 31 25 94 74
Twitter : @carolineprak

CCFD-Terre Solidaire : Karine Appy, 06 66 12 33 02 – 01 44 82 80 67 – k.appy@ccfd-terresolidaire.org
ATTAC : Dominique Plihon, 06 82 22 27 11- dplihon@orange.fr
ONE France : Annabel Hervieu –06 31 22 89 68 – annabel.hervieu@one.org–
Peuples Solidaires-ActionAid France : Katia Roux – 06 72 32 18 24 – 01 80 89 99 50 – k.roux@peuples-solidaires.org

Notes aux rédactions

[1] Le 5 novembre 2014, le scandale du Luxleaks a révélé des centaines d’accords fiscaux secrets passés par le cabinet PwC pour le compte d’entreprises multinationales et l’administration fiscale luxembourgeoise dans le but d’échapper à l’impôt. Ces révélations ont ébranlé l’Europe, et ont poussé les Etats membres à engager des plans d’action sur le sujet. Pour avoir fait fuiter ces informations et révélé ce scandale Antoine Deltour, Raphaël Halet et le journaliste Edouard Perrin sont poursuivis au Luxembourg pour " vol domestique », « divulgation de secrets d’affaires » et « violation du secret professionnel ".  Ils encouraient 10 ans de prison, le procureur a requis 18 mois. Leur procès s'est tenu du 26 avril au 11 mai.

[2] Lire la réaction des ONG : Les ONG appellent les députés à une meilleure définition de lanceur d’alerte 

[3] Lire la réaction des ONG : Les députés adoptent un reporting public en trompe l’œil 

Ce communiqué a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité d'Oxfam France et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.