Stop aux Paradis fiscaux, un appel international lancé à Dakar lors du FSM

{Par Maylis Labusquière, responsable de plaidoyer Financement du développement}

 

_ Mardi 8 février, au matin, nous étions 5 intervenants, issus de 3 continents, pour lancer notre campagne internationale contre les paradis fiscaux->Lancement-de-la-campagne-Action,1010, dans la même salle où a eu lieu le concert d’Awadi, star nationale et pourfendeur des pouvoirs africains corrompus

Un lancement dans une ville symbolique – au cœur de l’Afrique de l’Ouest, dans une région où l’évasion fiscale prive les populations de budgets importants pour financer les services sociaux de base. _ J’étais accompagnée de Sandra Kidwingira du Tax Justice Network Africa, Mariana Paoli de Christian Aid, Luis Moreno de Latindaad et Mathilde Dupré du CCFD-Terre Solidaire. De simples représentants pour favoriser les discussions au cours du Forum social mondial… puisqu’en parallèle, le même appel retentissait sur le continent américain avec Raymond Baker du Global Financial Integrity, en Amérique Latine avec les différents membres du réseau Latindaad, ainsi qu’en Europe. La campagne ne peut être plus claire : chaque citoyen est appelé à envoyer un email à son dirigeant du G20, avec Nicolas Sarkozy en copie, pour leur demander des actions concrètes (cette fois-ci) contre les paradis fiscaux. Le G20 a fait de la lutte contre l’opacité financière son credo fondateur, mais il n’a pourtant toujours pas demandé aux entreprises des pays du G20 des gages de transparence. La campagne internationale demande aux leaders du G20 une simple mesure : imposer aux grandes multinationales des rapports d’activités pays par pays, pour voir si ces entreprises paient leurs impôts dans les pays où elles ont réellement leurs activités ! En Zambie, par exemple, seule une des douze entreprises qui exploitent le cuivre paie des impôts sur les bénéfices, tandis que la moitié des exportations en cuivre du pays se dirige vers la Suisse… sur le papier. _ Ces manipulations comptables doivent cesser pour que cesse l’hémorragie fiscale des pays pauvres, comme des pays riches. Eva Joly, qui donnait quelques heures après une conférence de presse, a martelé la même recommandation et invité les militants présenter leur campagne. L’injustice fiscale, qui laisse les plus riches échapper à l’impôt tandis que les autres continuent de payer toujours un peu plus face à des budgets sous pression, a été au centre des débats du Forum social mondial. Pas moins de 7 ateliers ont été organisés sur le sujet. Le constat est toujours le même : nous sommes tous, en tant que simples citoyens, victimes du contournement des règles par ceux qui ont les moyens d’y échapper. Beaucoup de discussions ont eu lieu pour assurer une meilleure distribution des richesses à travers l’impôt dans différents pays et des solutions existent ! _ Mais l’opacité des comptes des multinationales et des paradis fiscaux est une urgence à résoudre car les pays en développement continuent de perdre 125 milliards d’euros par an du seul fait de la fraude fiscale des multinationales, soit plus qu’ils ne reçoivent en aide internationale !

En savoir plus

– Le site de la campagne www.G20stopapradisfiscaux.org – le communiqué de presse du lancement de la campagne – Notre page consacrée au forum social mondial à Dakar