Toujours plus pour ceux qui ont déjà tout, jusqu’à quand ?

A la veille du Forum économique mondial de Davos, en janvier dernier, Oxfam a une nouvelle fois dénoncé dans un nouveau rapport l’augmentation vertigineuse des inégalités dans le monde. Si la tendance observée ces dernières années se poursuit, nous avons calculé que le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des autres 99 % de la population.

Des chiffres qui donnent le vertige… largement repris dans les médias

  • Les 80 personnes les plus riches possèdent aujourd’hui autant que 3,5 milliards de personnes – soit la moitié de la planète –, alors qu’en 2010 il fallait cumuler la fortune des 388 personnes les plus riches pour atteindre cette proportion !
  • Le patrimoine des 80 personnes les plus riches du monde a doublé entre 2009 et 2014 !
  • La part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et devrait dépasser les 50 % en 2016.
  • En France, les inégalités de revenus ne cessent de s’accroitre : entre 2004 et 2011, les 10% les plus riches ont vu leurs revenus augmenter de 16,4% (de 49 530 à 57 645€) alors que le revenu des 10% les plus pauvres n’a augmenté que de 0,9%.
  • La plus forte hausse des revenus d’un seul milliardaire du secteur pharmaceutique entre 2013 et 2014 (4 milliards en un an !) suffirait à payer 3 fois le financement de la crise Ebola, encore largement sous-financée aujourd’hui.

Vous avez peut-être entendu dans votre émission radio préférée ou au 20h un reportage sur notre rapport ! En effet, de nombreux médias ont retenu ce chiffre choc. Mais de nombreux journalistes sont allés au-delà et ont profité de la publication de notre recherche pour parler des inégalités croissantes dans le monde et présenter les solutions proposées par Oxfam.

Manon Aubry, responsable de plaidoyer sur les questions d’inégalités, est par exemple intervenue sur France inter, France Culture, RMC, LCI, i-télé ou Canal +.
Notre analyse a également eu les honneurs des 20h de France 2 et TF1, sans oublier le Zapping et les Guignols de l’info !

La presse écrite n’est pas en reste, notamment la Croix, l’Humanité ou les Echos qui ont mis notre rapport à la une, mais aussi Médiapart, Le Monde, Libération, le Figaro, 20minutes, le Parisien-Aujourd’hui en France et un grand nombre de quotidiens régionaux parmi lesquels la Voix du Nord, la Charente libre, Presse Océan, la Provence, la Manche libre, La Marseillaise, le Populaire du Centre, l’Alsace, l’Est républicain, Var Matin, Nice Matin

Une couverture médiatique qui montre que le sujet peut toucher le grand public et le sensibiliser sur un des grands enjeux de solidarité internationales des prochaines années.

Passer du constat à l’action

Il faut dire que les plus riches déploient beaucoup d’efforts à conserver leurs privilèges : en 2013, les entreprises des secteurs financier et pharmaceutique ont dépensé 550 millions de dollars pour faire du lobbying sur les décideurs américains et européens et protéger ainsi leurs investisseurs et propriétaires, gonflant les fortunes personnelles…

Au-delà de ce constat accablant, partagé aujourd’hui largement, jusqu’au FMI, Oxfam rappelle que l’explosion des inégalités entrave la lutte contre la pauvreté dans le monde, alors qu’une personne sur neuf ne mange pas à sa faim et que plus d’un milliard de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour. Au cours des douze derniers mois, les dirigeant-e-s du monde ont, à l’instar du président Obama et de Christine Lagarde, de plus en plus évoqué le besoin de réduire les inégalités extrêmes. Mais il est temps pour eux de joindre le geste à la parole car les inégalités ne sont pas une fatalité. Les solutions sont connues, il manque la volonté politique de les mettre en œuvre.

La lutte contre l’évasion fiscale, incontournable pour freiner ce phénomène

Apple et Amazon sont deux des multinationales qui ont défrayé la chronique pour ne pas avoir payé leur juste part d’impôt. Mais elles ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg.

Depuis des années, l’évasion fiscale siphonne des milliards des budgets nationaux à travers le monde, contribuant à creuser le fossé entre riches et pauvres. Elle prive nos pays des fonds nécessaires pour construire des routes, des écoles et des hôpitaux. Elle nuit encore plus cruellement aux populations des pays pauvres. En 2011, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée – les trois pays les plus gravement touchés par le virus Ebola – ont perdu 287,6 millions de dollars du fait de l’évasion fiscale des entreprises, alors que leurs dépenses de santé n’ont pas dépassé 237 millions . Ces fonds auraient pu sauver des vies dans la lutte contre Ebola. À un horizon plus lointain, ils auraient également pu donner aux populations une vraie chance de sortir de la pauvreté.

Poussons les gouvernements à agir !

Il est encore possible d’influencer la réforme du système fiscal international au cours des prochains mois. En juillet 2015,  lors de la conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba, nous avons remis au gouvernement français une première pétition demandant la création d’un organisme intergouvernemental sur la fiscalité au niveau de l’ONU. Nous avons besoin de votre aide pour poursuivre nos actions et veiller à ce qu’une réforme fiscale serve les populations pauvres à travers le monde. Abonnez-vous à notre newsletter pour rester informé-e et participer à nos prochaines actions d’interpellation pour la justice fiscale.

Merci !