Le soutien aux organisations féministes a toujours été une priorité pour la confédération Oxfam. Partout dans le monde, ces mouvements sont en première lignes des combats pour faire avancer les droits des femmes et reculer les inégalités. Lancé en 2021 avec plusieurs organisations partenaires, le Fonds « Féministes en action » a pour objectif de soutenir des organisations féministes dans 31 pays et renforcer l’écosystème féministe à travers le monde. Rencontre avec Sandra Lhote-Fernandes, Responsable de plaidoyer Santé et Egalité Femmes-hommes à Oxfam France.
Qu’est-ce que le fonds « Féministes en action » ?
Il s’agit d’un projet de la société civile, créé pour soutenir des organisations féministes en Afrique, Asie, Amérique latine et au Moyen-Orient. Il est porté par six organisations : les ONG Care et Equipop, le Fonds pour les femmes en Méditerranée, l’initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF), le fonds pour les femmes francophone XOESE et Oxfam France. Ensemble nous voulons montrer que renforcer les associations féministes des suds, c’est possible!
Pourquoi le soutien aux organisations féministes est-il une priorité pour Oxfam ?
Les organisations féministes sont en première ligne pour faire avancer les droits des femmes. Ce sont elles qui se mobilisent pour faire changer les lois et les pratiques défavorables aux femmes et qui mettent en œuvre des programmes clés pour combattre les inégalités. Pourtant elles ne perçoivent qu’une partie infime des financements de l’aide internationale, seulement 0,5 % ! De plus, les financements ne sont pas du tout adaptés à leur réalité. Ils s’accompagnent d’une lourdeur administrative incompatible avec des structures souvent portées à bout de bras par un petit nombre de militantes bénévoles. C’est au cœur de la confédération d’Oxfam de soutenir ces actrices dans leurs combats si essentiels.
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Quel sont les activités soutenues ?
Le Fonds accompagne des projets sur plusieurs thématiques : les droits et la santé sexuelle et reproductive, la lutte contre les violences, l’autonomisation économique et l’accès aux droits. Depuis son lancement en 2021, déjà plus de cent associations ont reçu des financements.
Concrètement, comment cela se traduit sur le terrain ?
Les organisations soutenues accomplissent un travail exceptionnel ! Par exemple au Tchad, pays frappé de plein fouet par l’insécurité alimentaire et les inégalités femmes-hommes, nous soutenons des coopératives agricoles qui contribuent à l’autonomisation économique de femmes tchadiennes via l’agriculture biologique, dans la région du Chari-Baguirmi. En Irak, la Baghdad Women’s Association accompagne les femmes victimes de violences et se mobilise pour la mise en place de politiques de protection. Au Honduras, pays avec le plus fort taux de féminicides au monde, le Centro de Derechos de Mujeres se mobilise également pour lutter contre le fléau des violences faites aux femmes.
En quoi ce projet est-il novateur ?
Nous voulons montrer comment la France peut contribuer à renforcer l’écosystème féministe des pays du sud, qui existe déjà mais qui a vraiment besoin d’être soutenu ! Avec Féministes en action, nous voulons soutenir les associations locales les plus éloignées des financements internationaux : c’est la véritable plus-value du projet. Nous assurons aussi un dialogue entre les militantes des différents pays pour un travail qui se mène au-delà des frontières nationales.
Nous voulons montrer comment la France peut contribuer à renforcer l’écosystème féministe des pays du sud, qui existe déjà mais qui a vraiment besoin d’être soutenu !
Pourquoi travailler en coalition avec d’autres organisations ?
La sororité, à savoir la solidarité entre femmes, est dans l’ADN de ce fonds ! Avec nos financements nous voulons soutenir l’action collective des associations qui a un plus grand impact pour faire changer les lois et les pratiques défavorables aux femmes. L’union fait la force, et elle a souvent été au cœur des victoires des mouvements de femmes. Nous savons aussi que c’est en formant des coalitions que nous pouvons mettre en commun nos expertises et nos domaines d’action, et ainsi se renforcer mutuellement.
Au-delà des actions sur le terrain, quelles sont les demandes d’Oxfam ?
La France déclare avoir une diplomatie féministe, ce genre de projet va dans ce sens et sont positifs. Mais ils doivent être sanctuarisés et amplifiés car les organisations ont besoin de soutien sur le long terme !
