Le Fonds féministes en action : qu’est ce que c’est ?

En mars 2019, dans le cadre de la présidence française du G7, le président de la République Emmanuel Macron a lancé un fonds de soutien pour les organisations féministes des suds. Oxfam et ses partenaires gèrent une partie de ces fonds dans le cadre du projet « Féministes en action ! », on vous explique le projet !

Le Fonds féministes en action : une initiative pour soutenir les organisations féministes des pays suds !

 Une victoire de plaidoyer d’Oxfam et ses alliés

Les organisations féministes sont au cœur des luttes pour faire avancer les droits des femmes. Elles sont en première ligne du changement social et politique. Pourtant, elles font face à un manque de moyen criant, encore plus dans les pays à faible revenu. Pourtant, elles touchent une partie infime des financements de la solidarité internationale : moins de 1% de l’ensemble de l’aide internationale.

>>> Tout savoir sur les inégalités entre les femmes et les hommes 

Grâce au plaidoyer des ONG féministes dont Oxfam, le président français Emmanuel Macron a annoncé, dans le cadre de la présidence française du G7, la création d’un fonds de soutien aux organisation féministes (FSOF) de 120 millions d’euros. Jusque-là la France n’allouait que très peu de fonds vers les organisations féministes des pays du sud. C’est l’une des principales réalisations de la diplomatie féministe française.

La diplomatie féministe c’est quoi ?

En 2019, la France a annoncé avoir une « diplomatie féministe » en déclarant faire de l’égalité femmes-hommes un pilier de sa politique étrangère. La France rejoignait ainsi le Canada et la Suède pays pionniers en matière de politique étrangère féministe. Oxfam avait salué les efforts de la France, et la diplomatie féministe faisait partie des rares sujets bénéficiant des « encouragements » dans notre bilan de la grande cause du quinquennat. Néanmoins, malgré un élan politique certain et des initiatives intéressantes telles que le FSOF, la France n’est pas encore exemplaire en matière d’intégration du genre dans sa politique de développement. Seulement 40% de ces financements de l’aide publique au développement française intègre l’égalité femmes-hommes, deux fois moins que les partenaires canadiens et suédois.

Le FSOF est donc une initiative de 120 millions d’euros sur 3 ans co-pilotée par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il est composé de 3 canaux : des projets de l’AFD destinés aux organisations de la société civile féministes des pays en développement, des mécanismes de financement géré directement par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères à travers les ambassades (appelés Fonds de solidarité pour les projets innovants – FSPI – et Projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs – PISSCA) et d’un dispositif d’initiatives pour les organisations de la société civile françaises dont Féministes en action fait partie.

Le fonctionnement de féministes en action

 Le Fonds Féministes en action est un fonds de 15 millions d’euros sur 4 ans co-géré par 3 ONG Care France, Equipop et Oxfam France et 3 fonds féministes le Fonds pour les femmes en méditerranée (FFMed), le Fonds pour les femmes francophones (XOESE) basé au Togo et l’Initiative Pananetutugri pour le bien être de la femme (IPBF) basé au Burkina Faso.

>>> Sandra, responsable plaidoyer Santé et Inégalités Femmes Hommes à Oxfam France vous parle du Fonds féministes en action

Avec ce fonds nous voulons soutenir les organisations qui défendent les droits des femmes dans les pays des suds notamment les organisations les plus éloignées des financements internationaux telles que les petites organisations non-enregistrées et les moins formelles ainsi que les mouvements sociaux à travers des financements sécurisés et flexibles. Le fonds couvre une trentaine de pays sur 4 continents avec une priorité géographie en Afrique de l’Ouest.

Cartes des pays où le Fonds Féministes en action est présent

Le fonds cible 4 thématiques majeures : la santé et les droits sexuels et reproductifs, les violences basées sur le genre, le renforcement du pouvoir économique des femmes et l’accès aux droits. Ce fonds a pour vocation de soutenir les organisations féministes des suds en tant qu’actrices du changement. Nous avons mis en place 3 canaux de financements :

  • Des fonds de renforcement des capacités organisationnelles, institutionnelles et techniques des organisations.
  • Des fonds opérationnels pour financer des projets thématiques par le biais de subventions pluriannuelles.
  • Des fonds d’action collective pour appuyer des projets et campagnes de plaidoyer national ou régional mettant en réseaux plusieurs organisations.

Le Fonds féministes en action : des actions concrètes pour faire avancer les droits des femmes !

Des exemples d’organisations soutenues

Depuis le lancement officiel du projet en début d’année 2022 plus d’une centaine d’organisations ont été soutenues. Au Tchad le Fonds soutient l’association pour l’épanouissement de la femmes (APEF), organisation qui lutte contre toutes formes de violences faites aux femmes et aux filles en mettant l’accent sur l’autonomisation. L’association écoute, oriente et accompagne les survivantes de violences, sur le plan juridique et judiciaire et réalise également des campagnes de sensibilisation sur les violences basées sur le genre.

Au Bénin, le fonds soutient, la Fondation des Jeunes Amazones du Développement qui souhaite renforcer les compétences de ses membres pour mieux prendre en charge les cas de violences sexuelles et sexistes et fédérer les actions des activistes et des acteurs du système judiciaire. C’est le projet École des engagés contre les violences sexuelles et sexistes : « Femme libre-homme allié ».

Il s’agit de créer une communauté de femmes et d’hommes capables de réagir efficacement face aux VSS, de favoriser l’appropriation des bonnes pratiques juridiques pour l’aboutissement des plaintes, d’analyser les contraintes liées aux violences sexuelles et sexistes et établir des pistes pour leur élimination. Les jeunes Amazones comptent engager l’action des magistrats, des officiers de justice et des assistants sociaux en déconstruisant leurs stéréotypes et en créant une communauté d’actions pour toutes les personnes impliquées dans la chaîne de lutte contre les VBG.

Suivre les actualités du Fonds féministes en action