La consommation responsable, au cœur des combats d’Oxfam France
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C’est en 2007 que la première boutique Oxfam a vu le jour en France. Aujourd’hui, 6 magasins sont présents sur le territoire, à Lille, Paris et Strasbourg. Bouquineries et friperies animent le réseau local de l’association et proposent des articles de seconde main à prix solidaire, ainsi que des produits donnés par des marques de mode éthique.
Informer et mobiliser sur les impacts de l’industrie de la mode et l’importance de la consommation responsable, tout en mettant l’occasion sur le devant de la scène : c’est le rôle de notre réseau de magasins.

Rencontre avec Manon Duval, responsable des boutiques solidaires Oxfam France.

Pourquoi Oxfam France s’engage sur les sujets liés à la consommation responsable ?

« Si notre premier magasin français a ouvert il y a presque 15 ans, la première boutique Oxfam en Angleterre a vu le jour en 1948 ! Depuis plus de 70 ans, l’association s’engage sur les questions de consommation responsable. En Europe, on compte plus de 1000 boutiques solidaires Oxfam, dont presque 600 en Grande-Bretagne.

Depuis sa création, la confédération Oxfam agit pour trouver des solutions durables aux inégalités et à la pauvreté : l’industrie de la mode est souvent pourvoyeuse de très grande précarité et de violation des droits humains. Elle participe de façon colossale au changement climatique (elle contribue jusqu’à 10 % des émissions de gaz à effet de serres mondiales). Informer sur les conséquences sociales et environnementales de cette industrie tout en proposant de véritables solutions pour améliorer nos modes de consommation nous semble complémentaire et absolument nécessaire. »

Selon toi, pourquoi la seconde main s’impose comme une solution à privilégier pour une consommation plus responsable et durable ?

« On estime à plus de 130 milliards le nombre de vêtements consommés dans le monde chaque année. Pourtant, la majorité des pièces de nos garde-robes ne sont pas ou peu portées. Impacts sur le climat, sur les populations… la « fast fashion » est un modèle malade que nous pouvons bousculer grâce à la mobilisation citoyenne, mais aussi en se tournant individuellement vers une consommation responsable.

La seconde main s’inscrit dans cette logique : elle évite une nouvelle production de vêtements et les dégâts sociaux et environnementaux qui y sont liés. De plus, les modes se succèdent et reviennent, et la seconde main est une source inépuisable de créativité. »

 

« Au-delà du vêtement, nous avons aussi des bouquineries ! Donner ses livres et les acheter d’occasion, c’est la possibilité de dénicher des ouvrages au hasard de vos recherches, et de les faire découvrir à d’autres. Et surtout, l’ensemble des recettes récoltées grâce à la vente des articles au sein de nos magasins sont utilisées pour financer les actions d’Oxfam ! »

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Acheter de seconde main en boutique solidaire, c’est un véritable acte citoyen.

Comment se traduit l’engagement d’Oxfam France sur les questions de consommation responsable ?

« La confédération Oxfam est engagée depuis de nombreuses années sur les questions liées aux impacts humains et environnementaux de la mode, pour réclamer des lois et réglementations plus justes et que les multinationales prennent leur part de responsabilité. En France, nous sommes membre fondateur du collectif « Ethique sur l’étiquette », qui travaille sur la question du respect des droits humains au travail, tout au long des chaînes de production.

Depuis 2020, nous prenons part à la « Fashion Revolution Week », qui commémore le triste anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza. L’industrie de la mode est frappée de plein fouet par les inégalités et la pauvreté, auxquelles nous nous attaquons au quotidien. »

Oxfam France participe au « Second Hand September ». Peux-tu nous en dire plus ?

« C’est un très bon exemple du « pouvoir consommateur·rice » en action ! Le Second Hand September, c’est un défi international lancé par Oxfam en Angleterre en 2019. L’objectif : consommer uniquement des vêtements de seconde main pendant 30 jours au moins. Ce défi est rapidement devenu viral en Angleterre. Côté France, nous préparons chaque année une série d’actions comme l’organisation de tables rondes, la création de ressources documentaires, la mise en place d’ateliers d’upcycling… la mode de demain sera seconde main, alors Oxfam France relève le défi ! «