Journée internationale des femmes : Oxfam solidaire de la grève mondiale

Applaudissant toutes celles et ceux à travers le monde qui ont fait grève à l’occasion de cette Journée internationale des femmes, Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International et figure de proue de la défense des droits des femmes, a déclaré :

« Les femmes et les filles du monde entier se rassemblent aujourd’hui pour dire qu’être reléguées en position d’infériorité par rapport aux hommes et aux garçons, ça suffit. Chaque jour, dans tous les pays du monde, les femmes et les filles font l’objet de violences, de discriminations et d’injustices. Celles qui cumulent plusieurs motifs de discrimination, tels que l’origine ethnique, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, et celles qui vivent dans la pauvreté sont plus particulièrement concernées.

Une femme sur trois subira des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Ce chiffre effarant ne tient même pas compte des violences morales ni de l’exploitation financière. Dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, 12 femmes sont tuées chaque jour pour la seule raison que ce sont des femmes. Nous ne pouvons plus laisser ce fléau passer sous silence.

Le manque d’autonomie économique des femmes dans le monde les laisse sans protection face aux violences sexistes et à la discrimination. La responsabilité de nourrir les familles incombe surtout aux femmes. Pourtant, on ne leur donne guère les moyens d’y pourvoir en leur refusant l’accès à la terre et à des revenus décents. 60 % des personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des femmes. Nous sommes exclues des pourparlers de paix, alors que les femmes paient souvent un lourd tribut aux guerres. Dans le même temps, la prise en charge des enfants est considérée comme un travail de femme, alors qu’il s’agit d’une responsabilité sociale qui devrait être partagée.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, nous disons stop aux meurtres, aux viols et aux coups. Stop aux entraves à l’accès à la terre. Stop à la non-reconnaissance du rôle des femmes dans l’instauration et la consolidation de la paix. Nous voulons mettre fin à cette situation dans laquelle les femmes assument la majeure partie du travail domestique non rémunéré et gagnent moins que les hommes à travail égal. Dans laquelle elles s’entendent dicter ce qu’elles doivent penser et ce qu’elles doivent faire de leur corps.

Les femmes et les filles doivent pouvoir jouir de tous leurs droits humains fondamentaux. Plus tôt le monde en prendra conscience, plus tôt nous pourrons mettre fin à la pauvreté, qui touche plus particulièrement les femmes et les filles.

Aujourd’hui, les femmes et les filles donnent courageusement de la voix. Oxfam les soutient et affirme sa solidarité. »