G20 : quand, si ce n’est maintenant ?

Trois actions que le G20 doit entreprendre maintenant pour protéger de la crise économique les populations pauvres du monde et bâtir un nouveau système de gouvernance économique et politique.

Les populations pauvres du monde ne doivent pas payer le prix de l’effondrement des marchés financiers. Sans action immédiate, des millions de personnes souffriront. Des femmes et des enfants pauvres paieront pour la folie financière, une idéologie tronquée et le pur intérêt personnel qui ont conduit à cette crise.

Une grosse partie du fardeau sera portée par ceux qui sont le moins capables d'y faire face, que ce soit des familles pauvres expulsées de leurs foyers à Détroit, ou des enfants pauvres en train de mourir au Mali faute de soins médicaux de base.

Au moment où les dirigeants de 20 économies industrialisées et émergentes se rassemblent à Washington pour leur sommet d'urgence du G20, le 15 novembre, le bricolage à petite échelle et une simple retouche de finance mondiale ne sont pas suffisants. Les chefs d’Etats rassemblés pour le sommet du G20 doivent écouter l’appel de nombreuses personnes autour du globe, y compris Ban Ki-moon, Kofi Annan et bien d’autres, pour avoir l’ambition et la volonté d’agir dès maintenant pour aider les plus pauvres.

Toutes les décisions ne peuvent être prises aujourd’hui, mais il est possible de tracer les grandes lignes d’une vi sion ambitieuse – vision qui devra être suivie d’un travail au sein des Nations unies dans les mois à venir – afin de faire renaître rapidement des cendres de cette crise un nouveau système politique et économique juste et équitable, un système pour le 21e siècle.

Oxfam appelle les dirigeants du G20 à entreprendre trois actions :

  1. Honorer la promesse qu’a faite l’OCDE de ne pas réduire l’aide publique au développement et, au contraire, augmenter l’aide de 140 milliards de dollars supplémentaires pour atteindre immédiat ement l’objectif des Nations unies de consacrer 0,7%du RNB à l’aide. De plus, il est nécessaire de répondre en urgence à des crises de liquidité dans les marchés émergents.
  2. Réécrire les normes et les règlementations financières mondiales afin que les marchés fonctionnent pour tous et non pas seulement pour une minorité, en incluant la lutte contre les paradis fiscaux et en s’orientant vers un système de taux de change plus stable.
  3. Créer un nouveau système de gouvernance mondial démocratique, afin de s’attaquer aux crises économiques, alimentaires et énergétiques.

Auteur(s) du rapport

Oxfam