La réponse du Conseil de sécurité pour protéger les civils dans les conflits armés est incohérente et biaisée

Enlèvements, assassinats, déplacements forcés, viols… En 2010, les populations civiles prises dans les conflits ont payé un prix inacceptable. Face à ces exactions, la réponse de la communauté internationale en matière de protection des civils a été inégale et souvent partiale.

A la veille du débat du Conseil de sécurité de l’ONU, présidé par la France ce mois de mai, et où les succès et échecs du Conseil en matière de "protection des civils" seront examinés, Oxfam publie "Protection des civils en 2010".

Dans ce rapport, l'ONG étudie 18 conflits armés ayant affecté des populations civiles dans le monde l'année passée. Le document met notamment en regard les données existantes relatives au nombre de civils tués, violés ou déplacés et la réponse apportée par le Conseil de sécurité. Le rapport se penche également sur le problème des enfants soldats et du nombre de travailleurs humanitaires tués au cours de l'année.

Les principaux faits saillants mis en avant dans le rapport :

  • En 2010, les pays qui recensaient le plus grand nombre de civils tués en zone de conflit étaient l'Irak (4 000 personnes au moins), le Pakistan (plus de 3 500 personnes), l'Afghanistan (plus de 2 700 personnes) et la Somalie (plus de 2 000 personnes).
  • En 2010, le Soudan comptait à la fois le plus grand nombre de personnes toujours déplacées à l'intérieur du pays – environ 5 millions – et le nombre le plus important d'individus nouvellement déplacés par un conflit, soit plus de 532 000 personnes.
  • En 2010, de nombreux enfants ont été enrôlés par différents groupes armés dans 10 des 18 pays étudiés dans ce rapport.
  • En 2010, l'Afghanistan restait la zone la plus dangereuse pour les travailleurs humanitaires: 29 d'entres eux ont été tués, 71 ont été enlevés. Ce qui correspond à 153% d'augmentation par rapport à 2009, et à environ huit fois les chiffres de 2008.

Auteur(s) du rapport

Oxfam