Marchandises de guerres

Des communautés révèlent le vrai prix du conflit dans l'est de la République Démocratique du Congo

Sixième évaluation de la protection des civils menée par Oxfam dans l'est du pays, ce rapport dénonce le cercle vicieux de prédation et d'exactions dans lequel est prise au piège la population de l'Est de la RDC.

Selon Oxfam, les civils congolais ne souffrent pas seulement de la violence généralisée, des viols, des enlèvements et des meurtres, mais ils subissent également un niveau jamais atteint d'exploitation financière de la part des belligérants, qui les pillent et leur imposent des taxes illégales dans leur lutte pour le pouvoir.

Les preuves recueillies par Oxfam, dans le cadre d'une enquête impliquant plus de 1 300 personnes dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de la Province Orientale, montrent que les soldats de l'armée nationale et les autorités civiles, y compris la police, ainsi que les groupes rebelles, se battent pour le monopole de l'extorsion des biens et de l'argent des communautés locales. Dans certaines régions, telles que le nord Masisi et le sud Lubero, les communautés vulnérables sont devenues l'une des sources de revenu les plus importantes pour les groupes armés.

En l'absence de réelle autorité de l'Etat, de nombreuses personnes disent se sentir abandonnées par le gouvernement central. Dans certaines régions, les habitants ont pris en mains la justice, en formant leur propre force armée, et rajoutant ainsi à la pléthore de groupes armés dans l'est du pays.

La crise en RDC s'est rapidement aggravée depuis avril 2012, lorsque d'anciens soldats du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) ont fait défection et formé un nouveau groupe, le M23 (Mouvement du 23 mars). Depuis huit mois, l'Est du Congo est en proie à une recrudescence de l'activité des groupes armés, qui commettent régulièrement viols, meurtres, enlèvements, torture et exactions à l'encontre des civils.

Auteur(s) du rapport

Oxfam