Supermarchés : violations des droits des travailleurs

Oxfam révèle dans son rapport « Grande distribution : nouvelles révélations sur les violations des droits des travailleurs dans les chaines d’approvisionnement », comment les salaires de misère, la violation des droits des travailleurs et les discriminations de genre sont aujourd’hui la norme dans les chaînes de production du thé et des fruits et légumes qui approvisionnent certains des plus grands supermarchés du monde, tel que Lidl et ALDI.

Ces violations aggravent la pauvreté et les inégalités de façon dramatique. L’ONG appelle la Commission européenne et le Parlement européen à adopter de toute urgence une législation contraignante afin de s’assurer que les entreprises respectent les droits humains et environnementaux, et que les victimes d’abus puissent avoir accès à la justice.

Quelques données clés du rapport d’Oxfam

  • Aux États-Unis, la grande distribution et les marques de thé captent près de 94 % du prix d’une boîte de thé noir produit en Inde, tandis que moins de 1 % revient à la main-d’œuvre des plantations de thé.
  • En Allemagne, la grande distribution et les marques de thé s’attribuent 2,15 € sur une boîte de thé coûtant 2,48 €, soit 87 % du prix final, alors que la main-d’œuvre n’en touche que 0,03 €.
  • En Inde, les entretiens menés auprès de travailleurs du thé dans 50 plantations de thé mettent en lumière des conditions de travail extrêmement dégradées : choléra et typhoïde sont des affections courantes, du fait d’un manque chronique d’eau potable et d’accès à des installations sanitaires adéquates. Les salaires versés ne permettent pas de vivre décemment et la moitié des personnes interrogées vivent sous le seuil de pauvreté. Les femmes sont particulièrement affectées et travaillent souvent plus de 13 heures par jour.
  • Au Nord-Est du Brésil – d’où viennent près de la moitié des mangues consommées aux Etats-Unis – les saisonniers, et particulièrement les mères de famille, travaillant dans les exploitations de mangues, raisins et melons reçoivent également des salaires de misère – et n’ont souvent tout simplement pas la possibilité d’aller chercher du travail ailleurs.
  • En Caroline du Nord aux Etats – Unis, les travailleurs des exploitations agricoles de patates douces sont à la tâche jusqu’à 14 heures par jour, avec peu de pauses.
« Nous ne pouvons accepter que la souffrance humaine et la pauvreté soient des ingrédients de la nourriture que nous consommons. La grande distribution s’arroge la part du lion de ce que nous payons à la caisse, tandis que les travailleuses et les travailleurs se tuent à la tâche pour des salaires de misères. Les femmes sont particulièrement affectées puisqu’elles sont majoritaires dans les travaux agricoles pénibles et sous-payés et trop souvent victimes d’harcèlement et d’abus sexuels sur leurs lieux de travail », déclare Caroline Avan, porte-parole d’Oxfam France.

Les ressources pour aller plus loin

Retrouvez ici le rapport complet : Supermarchés : nouvelles révélations sur les violations des droits des travailleurs (Worker’s rights in supermarket supply chain – disponible en anglais uniquement)

Et ses trois études de cas en annexes sur :

La synthèse en français est disponible ici : « Grande distribution : nouvelles révélations sur les violations des droits des travailleurs »[résumé]

Pour en savoir plus, notre communiqué de presse : Derrière le code-barres, les violations des droits de travailleurs sont la norme