Réaction de Nicolas Vercken, d’Oxfam France :
» Les enquêtes menées par le Groupe d’Experts ont confirmé ce que les ONG et les défenseurs des droits de l’Homme affirment depuis déjà un moment : cette offensive est un désastre pour les civils et n’a absolument pas atteint ses objectifs militaires « .
» La capacité des FDLR à nuire à la population demeure intacte et les civils sont également sous la menace de l’armée congolaise, soutenue par les Nations unies. Pour chaque combattant rebelle effectivement désarmé au cours de l’opération, on estime qu’un civil a été tué, que sept femmes ou filles ont été violées, que six maisons ont été brûlées ou détruites et que 900 personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons « .
» La communauté internationale, qui a soutenu cette opération, devrait avoir l’honnêteté de reconnaître qu’elle a fait une terrible erreur que les populations congolaises paient de leurs vies. Il est temps de travailler avec le gouvernement congolais pour mettre immédiatement un terme à cette opération. Une nouvelle phase d’intervention doit développer des moyens de désarmement non militaires. Comme le montre le rapport du Groupe d’Experts, les ressources continuent d’affluer dans le pays pour financer les différentes milices : cela doit être stoppé et réprimé « .
» Les casques bleus ont octroyé 6 millions de dollars de support logistique à cette offensive, en faveur d’une armée responsable d’exactions contre sa propre population. Les soldats onusiens doivent se re-concentrer sur leur tâche principale, protéger les civils, et non pas se retrouver impliqués dans une offensive qui rend les civils davantage vulnérables. Le Conseil de Sécurité va être amené dans les prochaines semaines à débattre du mandat de la MONUC et à le renouveler. Il doit redéfinir radicalement le soutien qu’il apporte à l’offensive de l’armée congolaise« .