La lutte contre les pandémies continue : les enjeux de la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Les grandes pandémies à savoir le sida, la tuberculose et le paludisme continuent de causer un trop grand nombre de décès sur la planète, en particulier en Afrique. Le 21 septembre 2022 se tient la conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Oxfam vous explique les enjeux de cette conférence cruciale pour éradiquer les grandes pandémies.

Les grands chiffres de la lutte contre les grandes pandémies

Le sida, la tuberculose et le paludisme, communément appelées les « grandes pandémies » continuent de causer des ravages à l’échelle de la planète. En 2020, on recensait plus de 2,7 millions de décès, soit plus que la population entière de Paris et Lyon réunies.

  • VIH-Sida : 40 millions de personnes sont décédées à cause de maladies liées au sida depuis le début de la pandémie, dont plus de 650 000 en 2021. La grande majorité de ces décès ont eu lieu en Afrique subsaharienne.
  • Paludisme : le paludisme a causé plus de 620 000 décès en 2020, dont plus de la moitié sont des enfants de moins de 5 ans. Les pays les plus touchés sont le Niger, le Burkina Faso, le Liberia et la Côte d’Ivoire.
  • Tuberculose : la tuberculose a causé plus de 1,5 millions de décès en 2020, c’est une des maladies infectieuses les plus dévastatrices.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : c’est quoi ?

Le Fonds Mondial a été créé en 2002 sous l’impulsion du secrétaire général des Nations Unies Koffi Annan et du G8 de Gênes. Il avait pour objectif de créer un pot commun de financements pour faire face aux pandémies qui faisaient rage en Afrique subsaharienne. Cette période était marquée par de profondes inégalités d’accès aux traitements à l’échelle mondiale avec un très faible accès en Afrique Subsaharienne, qui représentait pourtant la majorité des infections et des décès.

Le Fonds mondial est un partenariat international qui mobilise près de 4 milliards de dollars par an pour soutenir les pays les plus pauvres dans leur lutte contre les trois pandémies. Depuis sa création en 2002, il a permis de sauver près 50 millions de vies.

En tant qu’acteur central de la lutte contre les pandémies, il a contribué à faire baisser fortement la mortalité liée à ces maladies : baisse de 74% des décès liés au sida en 20 ans, 42% pour la tuberculose et 47% pour le paludisme.

Grâce au Fonds mondial, en 2020 :

  • 21,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH.
  • 4,7 millions de personnes atteintes de tuberculose étaient sous traitement.
  • 188 millions de moustiquaires avaient été distribuées.

Le Fonds Mondial, acteur clé pour mettre fin aux grandes pandémies, sert donc de catalyseur de ressources financières. Sa gouvernance est partagée entre les pays contributeurs, les pays recevant les fonds et la société civile. A l’échelle des pays, les subventions sont également discutées au sein d’instance de coordination regroupant les autorités nationales, les opérateurs de la coopération internationale et la société civile notamment les acteurs communautaires. Il est ainsi un modèle de gouvernance incluant la société civile et les personnes affectées.

La France et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

La France a été au cœur de la création du Fonds Mondial, sous l’impulsion du Président Jacques Chirac. Elle est le deuxième contributeur historique du Fonds avec une contribution cumulée de 5,8 milliards d’euros depuis 2002.

En 2019, la France a accueilli la 6e conférence de reconstitution de ses ressources financières à Lyon. A cette occasion, Emmanuel Macron s’était engagé à augmenter la contribution française de 20% pour atteindre 1,429 milliard de dollars sur la période 2019-2022.

Les enjeux de la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Le 21 septembre 2022 le Fonds Mondial tiendra sa 7e conférence de reconstitution de ses ressources financières à New York sous la présidence de Joe Biden. En amont de cette conférence, le Fonds Mondial a calculé le montant de leurs besoins pour faire face aux pandémies: 18 milliards de dollars pour mener à bien son combat.

Cette conférence s’inscrit dans un contexte particulier ou la pandémie du Covid a eu un impact négatif dans la lutte contre les pandémies. Au cœur de la pandémie du Covid, l’accès aux traitements et aux dépistages s’est dégradé. Il est urgent de ne pas baisser les bras dans la lutte contre les grandes pandémies, et surtout éviter tout regain. Les pays donateurs dont la France, 2e contributrice historique, ont donc la responsabilité faire de cette reconstitution un succès !