La santé à quel prix ? Les réponses des député-e-s

Dans le cadre de notre campagne La santé à quel prix ?, nous vous avions proposé d’interpeller directement vos député-e-s. Le Parlement a en effet un rôle crucial à jouer pour la gratuité des soins dans les pays en développement, grâce à l’aide publique au développement. Votée chaque année dans le projet de loi de finance, c’est un puissant outil financier de solidarité, qui permet à la France de soutenir les Etats les plus pauvres, par exemple dans la mise en place de politiques de gratuité des soins. A condition de le vouloir…

Le 6 novembre dernier, l’Assemblée nationale a donc voté le volet de l’aide publique au développement du projet de loi de finance de la France pour 2014. Cette année encore la France ne tiendra pas son engagement de longue date d’allouer 0,7% de son PIB à l’aide au développement, et ce malgré la mise en place de financements innovants, comme la taxe sur les transactions financières, qui devaient initialement financer le développement. Le parlement n’a pas non plus fait des renforcements des systèmes de protection sociale une priorité de l’aide au développement de la France. Malgré tout, grâce à votre mobilisation et à notre travail de plaidoyer national et local, plusieurs députés se sont saisi de la question de la protection sociale en santé, et ont évoqué, au sein de l’hémicycle l’urgence de mettre en place une couverture sanitaire universelle. Loin d’être anodine, cette sensibilisation des parlementaires est une première avancée dans notre combat pour l’accès gratuit à la santé. En effet, en janvier, les parlementaires vont adopter une loi d’orientation visant à inscrire pour les années à venir les prochains grands axes de la politique française d’aide au développement. Cette loi, engagement du Président de la République pendant sa campagne, va permettre aux parlementaires de participer pour la première fois à la définition de la politique de développement française. Parce que l’aide française peut aider les pays en développement à renforcer leur système de santé, il est indispensable que les parlementaires se mobilisent pour appuyer les pays en développement à mettre en place des systèmes de protection sociale pérennes.

Nos demandes aux député-e-s

Ci-dessous, le texte que nous vous proposions d’envoyer : Madame la Députée, Monsieur le Député, Tous les Etats ont la responsabilité de permettre à leur population d’accéder gratuitement aux soins, aussi bien au Nord qu’au Sud. Les pays riches doivent s’employer à réformer leur système de santé, là où il est défaillant et exclut des parties de leur population. Les gouvernements des pays en développement doivent quant à eux mettre en place ou poursuivre des politiques d’accès gratuit aux soins et des réformes fiscales. En tant que bailleurs de fonds, les pays les plus riches ont aussi la responsabilité de soutenir les Etats les plus pauvres dans leurs efforts. La France a la possibilité concrète d’agir en orientant une part de l’aide française au développement (APD) dédiée à la santé vers un soutien aux politiques nationales d’accès gratuit aux soins et de protection sociale en santé. A l’occasion du vote du budget alloué pour 2014 à l’APD et du vote de la loi d’orientation et de programmation sur le développement, je vous demande d’intervenir pour que 5% de la part de l’APD en santé soit dédiée d’ici 2015 à la protection sociale en santé.