La plupart des gouvernements font trop peu pour lutter contre les inégalités toujours plus extrêmes depuis la Covid-19

D’après une nouvelle étude publiée conjointement par Oxfam et Development Finance International (DFI), les pays riches comme les pays pauvres ont favorisé une explosion des inégalités économiques depuis le début de la pandémie en 2020.

L’indice ERI (engagement à la réduction des inégalités) montre clairement que l’immense majorité des gouvernements ont réduit leurs dépenses de santé, d’éducation et de protection sociale, malgré la crise.

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Qu’est-ce que l’indice ERI ?

L’indice ERI (engagement à la réduction des inégalités) est un classement de 161 gouvernements du monde entier d’après les mesures prises pour réduire les inégalités. L’indice classe les efforts des gouvernements selon les actions menées dans trois domaines ou piliers essentiels à la réduction du niveau des inégalités : dépenses sociales, fiscalité et travail.

L’indice de l’engagement à la réduction des inégalités 2022 est la première analyse détaillée publiée portant sur les politiques et les actions du gouvernement pour lutter contre les inégalités au cours des deux premières années de la pandémie.

Indice ERI 2022 : les données-clés de l’étude

  • Malgré la misère généralisée causée par la pandémie, la moitié des pays suivis par l’indice ERI ont en fait réduit les dépenses de protection sociale, et 70 % ont revu à la baisse les dépenses d’éducation.
  • Malgré les énormes manques à gagner fiscaux et l’augmentation considérable de la fortune des personnes et des entreprises les plus riches pendant la pandémie, 143 pays sur 161 n’ont pas augmenté l’imposition des personnes les plus riches et 11 pays ont même réduit les impôts des personnes riches, une mesure inexcusable.
  • La moitié des pays à faible revenu et revenu intermédiaire ont réduit leurs dépenses de santé pendant la pandémie.

Des bons et des mauvais élèves ?

Si la Norvège, l’Allemagne et l’Australie sont en tête de l’indice ERI, même les pays en tête du classement peuvent faire beaucoup mieux. La Norvège, première du classement, ne se classe par exemple que 12ème en matière de services publics. Les dix pays les mieux classés sont tous des pays riches de l’OCDE, un résultat qui s’explique notamment par une plus grande marge de manœuvre pour collecter des recettes fiscales.

Les mauvais élèves sont à l’inverse tous des pays à faible revenu, dont beaucoup sont gravement touchés par des conflits internes et une instabilité politique. Le Soudan du Sud continue d’occuper la dernière place de l’indice et le Nigeria l’avant-dernière.

Enfin, d’autres pays comme la Corée du Sud, le Sénégal ou le Territoire palestinien occupé sont en progression, ayant notamment amélioré leurs dépenses dans les services publics.

La France perd 5 places au classement

La France a chuté de cinq places dans l’indice après avoir réduit les taux d’imposition des entreprises et a sabré en grande partie l’impôt sur la fortune en 2019. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser puisque le gouvernement actuel continue sur sa lancée en s’apprêtant à faire un nouveau cadeau de 8 milliards aux entreprises avec la suppression annoncée de la CVAE.

Il est temps que la politique fiscale de la France soit rééquilibrée vers les plus riches et les entreprises afin que ceux-ci payent leur juste part d’impôt, encore plus dans un contexte où certaines grandes entreprises réalisent des bénéfices records grâce à la crise.

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Rapport-Oxfam-Indice-ERI

Date :

11/10/2022

Auteur :

Oxfam